(BFM Bourse) - Les actionnaires de SoLocal Group, héritier de l'éditeur d'annuaires téléphonique français PagesJaunes, n'ont pas validé, mercredi en assemblée générale, le plan de désendettement présenté par la direction et approuvé il y a une semaine par une majorité des créanciers.

Les résolutions concernant les différentes étapes du plan de désendettement, qui devaient recueillir deux tiers des votes pour être validées, ont toutes été rejetées par la majorité des actionnaires présents, a constaté l'AFP.

Le résultat ne présentait guère de surprise, car plusieurs actionnaires avaient annoncé un peu plus tôt dans la journée, dans un communiqué commun, leur intention de voter contre le plan de désendettement.

Il s'agissait de l'association de petits actionnaires RegroupementPPLocal, désormais principal actionnaire du groupe, ainsi que MM. Jacques-Henri David, Arnaud Marion et Didier Calmels, qui représentent au total plus de 18% des droits de vote du groupe.

En présentant à l'AG le plan de restructuration, le directeur général du groupe, Jean-Pierre Rémy, a tenté de convaincre que le choix fait par la direction était le meilleur, tant pour l'entreprise que ses investisseurs.

Le groupe avait présenté fin septembre un plan de renflouement censé mettre un terme définitif à son endettement de 1,16 milliard d'euros, via notamment l'entrée de ses créanciers à son capital et une augmentation de ce dernier, à laquelle les actionnaires actuels auraient pu prendre part. "Un plan mal négocié" selon les représentants de RegroupementPPLocal, qui demandent "une renégociation qui tienne davantage compte de la valeur de l'entreprise".

"Vous avez fait un magnifique travail de transformation du papier vers le digital, et personne ne le conteste", ont ajouté les représentants, "et nous sommes d'accord, il faut trouver des solutions pour désendetter la société", mais sans "remettre l'entreprise entre les mains des fonds spéculatifs".

Dans ce contexte, le cours est suspendu jusqu’à nouvel ordre, pour permettre au groupe de renégocier avec les créanciers un plan potentiellement plus favorable aux actionnaires, "mais avec un degré d’incertitude (et donc de risque) totalement inédit", commentent jeudi les analystes de Natixis.

Le broker souligne qu' "il appartient désormais au groupe de négocier avec les créanciers le plus rapidement possible", alors que "le bruit médiatique inévitablement généré par ce vote plongera les salariés, mais aussi les clients de Solocal, dans l’incertitude. L’urgence est donc à réactiver ces négociations".

F.B. avec AFP