par Yann Le Guernigou
PARIS (Reuters) - La Société générale a annoncé la promotion de Frédéric Oudéa, son directeur financier, au poste de directeur général délégué, ce qui le place en bonne position pour succéder un jour au président Daniel Bouton.
Frédéric Oudéa, 44 ans, conservera la supervision de la direction financière de la banque, qui vient d'être ébranlée par une perte de 4,9 milliards d'euros provoquée par un trader, a précisé une porte-parole.
Le conseil d'administration de la Société générale a par deux fois maintenu sa confiance au président Daniel Bouton à la suite de cette affaire d'une ampleur sans précédent, qui l'a contrainte à monter à la hâte une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros.
Mais sa position pourrait néanmoins être remise en cause si les enquêtes en cours faisaient apparaître de graves défaillances ou manquements dans les systèmes de contrôle des salles de marché du groupe.
Daniel Bouton était déjà entouré de deux directeurs généraux délégués, Philippe Citerne, le numéro deux de la banque, et Didier Alix.
Mais leur âge, 59 ans début avril pour le premier et 61 ans pour le second, fait qu'ils ne pourraient tout au plus être que des présidents de transition s'ils étaient appelés à succéder à Daniel Bouton, qui aura pour sa part 58 ans début avril.
Avant la crise provoquée par cette perte record, on prêtait en interne à Daniel Bouton le projet de préparer sa succession à terme en mettant en orbite les deux quadragénaires les plus en vue de la banque, Frédéric Oudéa et Jean-Pierre Mustier (47 ans), le patron de la banque de financement et d'investissement (BFI).
Mais l'étoile de ce dernier a singulièrement pâli du fait de l'affaire Kerviel, du nom de ce trader dont les manipulations ont coûté 5,9 milliards d'euros à la banque et, si Daniel Bouton a exprimé un soutien remarqué à Jean-Pierre Mustier au début de la crise, sa position reste fragile.
Inspecteur des finances et Polytechnicien, Frédéric Oudéa est entré en 1995 à la Société générale, dont il est directeur financier depuis 2003. Il a travaillé aussi au département "corporate banking" et au département Action de la banque.
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