(Cercle Finance) - Arrivé sur Euronext en décembre dernier, SeLoger.com affiche un parcours flatteur depuis son introduction, avec une progression de quelque 35% en moins de quatre mois. Le numéro un de l'immobilier sur Internet en France a publié cette semaine ses premiers résultats annuels en tant que société cotée. Son directeur général, Jean-Fabrice Mathieu, revient avec Cercle Finance sur cette première publication.
Cercle Finance: SeLoger.com a publié cette semaine des résultats 2006 en forte hausse, mais les investisseurs ont mal réagi aux prévisions communiquées pour l'exercice 2007, et notamment à l'objectif d'un chiffre d'affaires annuel de 56 millions d'euros, jugé trop prudent. Faites-vous preuve de conservatisme?
Jean-Fabrice Mathieu: En déclarant que nous étions en mesure d'atteindre un taux de pénétration de plus de 45% à fin décembre 2007 et un taux de 70% à horizon 2009, nous avons simplement confirmé les objectifs fournis lors de l'introduction en Bourse, il y a moins de quatre mois. D'un point de vue fondamental, nous ne souhaitons pas aujourd'hui revoir ces projections. Malgré cela, il est vrai que le groupe a fait mieux que prévu en 2006 en dégageant un Ebitda de presque 17 millions d'euros, contre une prévision de 16 millions. Aujourd'hui, nous nous engageons sur un Ebitda de plus de 25 millions d'euros pour 2007. Notons toutefois que SeLoger.com est une société cotée depuis peu, et qui souhaite avancer avec prudence en se concentrant avant tout sur le développement de son activité, ce qui peut expliquer la prudence de ses prévisions.
CF: Quel bilan tirez-vous de ces premier mois sur Euronext?
J-F M: L'introduction en Bourse nous a offert la possibilité de mener une gestion financière plus adaptée, en permettant un réduction drastique de la dette. C'était d'ailleurs l'intérêt principal de la levée de fonds de l'automne dernier. Aujourd'hui, nous avons remboursé le volet le plus onéreux de notre endettement, à savoir nos obligations convertibles. Cela va automatiquement entraîner une chute de nos charges financières, qui devraient passer de 11 millions d'euros en 2006 à moins de 3,5 millions d'euros cette année. Cette différence sera mécaniquement transférée au niveau du résultat net. Plus globalement, j'ai l'impression que l'entrée en Bourse a permis d'asseoir le leadership de SeLoger, qui était jusque-là établi, mais pas forcément reconnu.
CF: Vous n'écartez pas de procéder à de nouvelles acquisitions. Après le rachat de Périclès, un concepteur de logiciels pour les professionnels de l'immobilier, pourriez-vous vous intéresser à un spécialiste média de l'immobilier?
J-F M: Nous entretenons d'excellentes relations avec nos partenaires éditoriaux, tels que Capital, le Nouvel Observateur ou l'Expansion, avec lesquels nous collaborons sur des dossiers spéciaux en leur apportant des contenus tels que notre baromètre SeLoger.com sur l'évolution des prix de l'immobilier. Ce type d'accord nous satisfait pleinement et je ne crois pas qu'un rachat d'un média spécialisé aurait un sens. Nous préférons axer notre réflexion autour d'opérations susceptibles d'améliorer nos parts de marché, de favoriser la conquête de clients et d'accélérer notre taux de pénétration au sein de notre coeur de métier.
CF: Beaucoup d'observateurs saluent le levier opérationnel récemment dévoilé par SeLoger. Que pouvez-vous nous en dire?
J-F M: Il s'agit d'un système d'alerte qui permet aux agents immobiliers d'identifier les biens mis en vente par les acheteurs potentiels. Quand un utilisateur de SeLoger.com se met à la recherche d'une maison ou d'un appartement, c'est souvent en cédant un autre bien. Nous sommes donc en mesure de transférer - avec son accord naturellement - les coordonnées du propriétaire vendeur à une ou plusieurs agences. Une telle solution faciliterait grandement la recherche de mandats pour les professionnels de l'immobilier et augmenterait leur part de marché sur les particuliers, tout en nous apportant une ligne de revenus supplémentaire. Cela permettrait également de faire disparaître un déséquilibre criant dans la recherche de mandats. Beaucoup de professionnels continuent de mettre en avant leurs investissements dans le papier pour obtenir des mandats. Pourtant, alors que 90% des budgets marketing des agences sont aujourd'hui alloués aux annonces dans les journaux gratuits, près de 75% des transactions sont réalisées grâce à Internet. Notre rôle, c'est aussi de bousculer cette inertie.
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