(BFM Bourse) - Le spécialiste des équipements électriques et technologies d'efficacité énergétique a dévoilé une croissance au troisième trimestre supérieure aux attentes. Mais Schneider Electric a prévenu que sa croissance et sa marge opérationnelle annuelles seront attendues aux alentours de la moitié inférieure de la fourchette de prévisions.

Avec l'explosion des applications d'intelligence artificielle (IA) et des service d'informatique dématérialisée (cloud) , les grands groupes de techs ont dû développer à la vitesse grand V leurs capacités de data centers.

Ce qui s'est traduit par une demande accrue pour les produits et services de Schneider Electric permettant de réduire la consommation d'électricité de ces data centers, des infrastructures par essence énergivores.

Fin juillet, le numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension avait fait part de niveaux "records" de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel sur les six premiers mois de l'année.

Pour cet été, Schneider Electric se devait donc de livrer une croissance robuste pour ne pas décevoir un marché devenu exigeant. Au final, l'activité du pensionnaire du CAC 40 s'est encore révélée à la hauteur.

Une surprise sur le segment Automatismes industriels

Au troisième trimestre, Schneider Electric a dégagé des revenus de 9,72 milliards d'euros, en croissance de 4,4% en données publiées et de 9% en données comparables (organiques), dépassant largement les attentes, logées à 8,5% pour la croissance organique, selon un consensus cité Oddo BHF.

La société a une nouvelle fois profité de cet élan favorable de la demande pour ses solutions dédiées aux centres de données. Une fois n'est pas coutume, l'activité estivale de Schneider Electrics a clairement été portée par l'Amérique du Nord, où sa croissance en données comparables s'est établie à 14,5% sur le trimestre, avec une progression de 16,6% dans le segment "gestion de l'énergie". La société a indiqué avoir encore bénéficié du dynamisme des data centers dans cette région.

Citée par Reuters, la directrice financière Hilary Maxson a indiqué que le secteur des centres de données connaissait une croissance rapide, cette activité devant représenter plus de 24% du chiffre d'affaires du groupe l'an prochain.

Oddo BHF note que la bonne surprise de la publication est venue de la division Automatismes industriels, qui a enregistré une croissance de 6 % en données comparables. Schneider Electric se réjouit d'un retour à la croissance de cette activité, soutenue par reprise des marchés des industries manufacturières et la performance de sa filiale de logiciels Aveva.

Des prévisions confirmées mais...

Schneider Electric dit aussi avoir confirmé ses objectifs pour 2025. La société table toujours sur une croissance de 7% à 10% en données comparables et une amélioration de sa marge opérationnelle retraitée de 0,5 point à 0,8 point de pourcentage. Mais elle prévient que ces indicateurs seront attendus "vers la moitié inférieure", de la fourchette indicative.

A la Bourse de Paris, la prudence de la direction de Schneider Electric est fraîchement accueillie par le marché. L'action cède près de 4% vers 12h30, ce qui n'est pas neutre sur l'évolution du CAC 40 ce jeudi 30 octobre.

Sixième plus importante capitalisation de la Bourse de Paris, le spécialiste des équipements électriques est en effet la plus importante pondération dans le calcul de l'indice vedette parisien, avec 7,78%, devant LVMH (6,66%), selon des données d'Euronext arrêtées à fin juillet.

Compte tenu de l'écart et de la révision à la baisse des prévisions, la réaction négative des actions est compréhensible, remarque Barclays.