par Baptiste Cordier et Vanessa Walters

PARIS (Reuters) - En se lançant sur les marchés encore balbutiants des batteries pour véhicules hybrides et des systèmes de stockage des énergies renouvelables, Saft dispose de deux opportunités de développement, déclare John Searle, P-DG du spécialiste des batteries de haute technologie pour l'industrie.

La crise économique n'affecte qu'une partie des marchés du groupe, a expliqué John Searle au cours d'un entretien accordé à Reuters. Les ventes de batteries pour les systèmes d'éclairage et de sécurité ont ainsi pâti du ralentissement du secteur de la construction, mais dans le même temps, le secteur militaire aura été plus porteur au second semestre, après une baisse du nombre de contrats fin 2007.

"Nous avons toujours quelques marchés où la croissance augmente et quelques marchés où la croissance baisse", a-t-il dit. "C'est une caractéristique importante de Saft : nous sommes présents dans une dizaine de marchés, avec des milliers de clients différents."

Saft réalise 50% de son chiffre d'affaires en Europe, 40% aux Etats-Unis et 10% dans le reste du monde. "Il s'agit du pays de facturation", a précisé John Searle. "Souvent, nos produits sont réexportés par nos clients. Saft fournit par exemple des batteries pour Airbus, qui vend ensuite ses avions dans des pays émergents."

"Saft cherche des niches très techniques pour fabriquer des batteries à forte valeur ajoutée avec une durée de vie très longue ou un haut niveau de sécurité", a-t-il expliqué.

SE DÉVELOPPER DANS L'HYBRIDE ET LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Le groupe fondé en 1918 et introduit en Bourse en 2005 compte ainsi se positionner dans deux marchés en plein développement : les batteries pour véhicules hybrides et les systèmes de stockage des énergies renouvelables à domicile.

Le marché des batteries pour véhicules hybrides pourrait représenter quatre milliards de dollars en 2015, estime John Searle.

A l'été 2009, Mercedes (groupe Daimler) lancera la première voiture équipée d'une batterie lithium avec un système fabriqué par une coentreprise entre Saft et l'équipementier américain Johnson Controls.

Parallèlement, les énergies renouvelables produites directement chez les particuliers ont le vent en poupe. Des systèmes de stockage sont toutefois nécessaire pour garantir la stabilité du réseau électrique en raison du caractère irrégulier de la production de ces énergies - qu'elles soient photovoltaïque, solaire ou encore éolienne.

Saft, qui juge que sa "gamme de produits est désormais assez complète", entend privilégier la croissance organique, sans pour autant exclure de réaliser de petites acquisitions.

La dette nette du groupe s'élevait à 268 millions d'euros au 30 juin contre 298 millions six mois plus tôt avec 148 millions de fonds propres (contre 127 millions, ce qui représente un ratio dette sur fonds propres de 1,81 (contre 2,34).

"Ce niveau de dette ne nous pose pas de soucis", a dit John Searle. "Nous sommes une société qui génère beaucoup de cash : il est normal d'avoir un niveau d'endettement important."

Le groupe vise toujours en 2008 une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 4 et 6% à taux de change constants ainsi qu'un Ebitda supérieur à 18% du C.A., a confirmé John Searle.

En 2007, le groupe avait enregistré une croissance de 7,2% de son chiffre d'affaires à taux de change réel (+10,7% à taux de change constant) avec un Ebitda représentant 16% de son C.A.

John Searle a aussi précisé que Saft n'avait "pas de raison" de remettre en cause sa politique de versement d'un dividende correspondant à 30% à 40% de son résultat net récurrent.

Avec une baisse de 34% de son cours depuis le début de l'année, la capitalisation boursière de Saft a fondu à 172 millions d'euros.

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