(BFM Bourse) - Le spécialiste de l'ameublement haut de gamme a publié des comptes semestriels en forte baisse, et abaissé ses perspectives pour le reste de l'année 2024. Roche Bobois est logiquement sous pression à la Bourse de Paris.
Roche Bobois, qui se targue d'être une référence mondiale de l'ameublement haut de gamme et du "French art de vivre" à travers sa marque éponyme, affronte une première partie d'année 2024 compliquée. Sa clientèle au fort pouvoir d'achat, capable de débourser des milliers d'euros, n'immunise plus le groupe français contre un contexte économique moins favorable aux actions du secteur de la consommation.
La dernière publication de Roche Bobois illustre ces difficultés, la direction citant "un contexte de marché moins porteur pour l'ameublement".
Des résultats inférieurs aux attentes
Au premier semestre 2024, le chiffre d'affaires de Roche Bobois s'est élevé à 204,4 millions d'euros, soit un effritement des ventes de 7,8% (-8% à changes constants) par rapport aux 221,7 millions d'euros dégagés au 30 juin 2023. La société précise que ce chiffre d'affaires aurait pu être supérieur à celui annoncé, sans le décalage ponctuel de livraisons d'articles d'un total de 5 millions d'euros sur le second semestre. Ce report a été lié à un retard logistique chez un fournisseur en Italie, qui selon Roche Bobois, est en "phase d'être réglé".
Ce repli des facturations est loin d'être neutre sur le niveau de rentabilité du groupe au premier semestre. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant ressort "comme attendu par la direction" en forte baisse, à 36,6 millions d’euros (-26,6% par rapport au 1er semestre 2023). Ce niveau d'Ebitda s'avère cependant inférieur aux attentes de TP ICAP Midcap qui tablait sur 40,7 millions d'euros pour cet indicateur de rentabilité.
La marge correspondante s'effrite logiquement, pour atterrir à 17,9%, en baisse de 4,6 points de pourcentage par rapport au 1er semestre 2023.
"Comme attendu la marge brute s’est montrée plutôt résiliente avec un recul de seulement 10 points de base (0,1 point de pourcentage à 60,4%. Les dépenses d'investissement progressent de 1,3% alors que nous attendions un léger recul", avance Florent Thy-tine, responsable de la recherche actions chez TP ICAP Midcap.
Le résultat net a plus qu'été divisé par deux à 8,1 millions d'euros au premier semestre contre 19,6 millions d'euros, l'an passé, en raison de la forte chute du résultat opérationnel (-55% sur un an).
Pour l'analyste, la seule "bonne nouvelle" de la publication provient de la génération de trésorerie, avec une hausse du flux de trésorerie libre (FCF), à 13,7 millions d'euros contre 6,8 millions d'euros un an plus tôt grâce essentiellement à une variation du besoin en fonds de roulement favorable et une baisse des investissements.
Des perspectives ternes
Pour autant, la direction envisage du mieux pour la suite de 2024, et vise un retour à une légère croissance de son chiffre d'affaires au second semestre. Roche Bobois admet que cette reprise espérée de l'activité sur la deuxième partie de 2024 ne compensera pas la totalité du retard pris au premier semestre.
Ainsi, la société vise désormais un chiffre d'affaires de l'ordre de 418 millions d'euros, ce qui traduit un repli de 2,7% par rapport aux 429,5 millions d'euros réalisés en 2023. Cette nouvelle prévision s'avère décevante, en juillet dernier, Roche Bobois confirmait viser un chiffre d'affaires équivalent, voire légèrement supérieur à son record de 2023.
La nouvelle mire annoncée par la direction de Roche Bobois s'avère aussi très courte par rapport au consensus cité par TP ICAP Midcap, logé à 434 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2024.
"Rappelons que même si l’objectif d’un chiffre d’affaires en retrait de seulement 2,7% peut paraitre plutôt résilient dans le contexte actuel, elle cache des effets périmètres et donc une performance organique nettement inférieure", abonde le spécialiste.
Quant au résultat brut d'exploitation, la société dégrade aussi ses ambitions par rapport à celles annoncées en juillet dernier. Elle vise désormais un recul de 15% à 20% de son Ebitda courant par rapport aux 83,2 millions d'euros réalisés en 2023, contre une précédente prévision d'une baisse comprise entre 5% et 10%.
Le constat est sans appel pour Florent Thy-tine puisque cette publication concrétise une "prudence" qu"il exprime sur le dossier depuis plusieurs mois maintenant. Ainsi, il révise ses estimations à la baisse avec une répercussion sur le bénéfice par action 2024 estimée à -22%.
L'analyste dégrade par ricochet sa recommandation à "vendre" contre "conserver" auparavant sur Roche Bobois, n'anticipant pas une inversion à court terme du newsflow (flux de nouvelles) sur la valeur. Son objectif de cours est aussi abaissé, passant de 44 euros à 39 euros.
En Bourse, la publication du spécialiste de l'ameublement est logiquement sanctionnée. Son titre trébuche encore de 5,5% à 46,50 euros vers 11h00, après avoir chuté de plus de 8% dans les premiers échanges.
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