(BFM Bourse) - A cause de la crise économique, Risc Group n'atteindra pas son objectif initial d'un chiffre d'affaires de 106 à 108 millions d'euros. De retour à la Présidence du conseil d'administration (qu'il avait déjà occupée de février 2005 à avril 2006), Gérard Guillot souligne les atouts de son groupe dans la période actuelle. Il évoque aussi sa mission de constitution d'un pôle d'actionnaires de référence.
Tradingsat.com : Pourquoi l'activité IT Solutions a-t-elle mieux résisté au ralentissement économique que l'activité Inbox ?
Gérard Guillot : D'abord parce qu'elle repose sur des contrats de taille plus importante, auprès de PME, alors que le pôle Inbox s'adresse aux TPE. Ensuite parce que ce sont des contrats récurrents. Ils portent sur des prestations d'infogérance, de sauvegarde, de sécurité, de gestion informatique, et leur durée est plus longue. Le fait est que les pôles ITSolution et Inbox n'offrent pas non plus le même type de services. En clair, même en période de crise, il est peu probable qu'une entreprise qui a externalisé la totalité de son informatique auprès d'un prestataire décide de reprendre cette tâche à sa charge. Alors qu'une TPE qui a pris quelques habitudes de sauvegarde, même inadéquates, peut penser qu'elle a la possibilité de reporter quelque temps l'adoption d'un service de sauvegarde professionnel.
Tradingsat.com : Le dernier trimestre 2008 a été difficile. Comment s'est passé janvier 2009 ?
Gérard Guillot : Le repli de notre activité s'est amorcé en octobre. Il s'est vraiment fait sentir sur les mois de novembre et décembre. Sans ambiguïté, nos commerciaux ont rencontré un attentisme, même chez des TPE et PME qui ne souffrent pas de la conjoncture. Heureusement, nous avons dégagé en janvier une meilleure activité qu'en fin d'année dernière. Notamment parce que nous adaptons notre langage commercial et nos arguments de vente à la conjoncture.
Tradingsat.com : L'objectif de ventes 2009 est abandonné. Mais que devient l'objectif d'un chiffre d'affaires de 350 millions d'euros à l'horizon 2011 ?
Gérard Guillot : On ne peut plus confirmer une telle prévision aujourd'hui. Cet objectif correspondait à la projection des forces de Risc Group dans un marché européen en forte croissance, à quoi s'ajoutait une réflexion sur les acquisitions et les implantations à l'étranger. Nous aurons en définitive une croissance plus modérée, qui devra avant toute chose s'accompagner d'un compte d'exploitation solide.
Tradingsat.com : La croissance externe ne peut-elle pas constituer un remède au ralentissement ?
Gérard Guillot : Je pense que dans une période de crise, tous les acteurs sont essentiellement attentifs à deux choses : l'indépendance de leur entreprise et leur indépendance financière. Il ne serait pas raisonnable d'envisager de conduire des opérations d'acquisitions qui feraient gonfler l'endettement dans le contexte actuel. Nous devons avant tout apporter à nos actionnaires un résultat économique satisfaisant. C'est la priorité.
Tradingsat.com : Quelle est votre situation financière ?
Gérard Guillot : Nos dettes d'investissement s'élèvent aujourd'hui à 6 millions d'euros, dont 2 millions d'euros d'obligations que l'on va rembourser comme prévue en avril prochain. Soit un solde d'engagement à cette échéance de 4 millions d'euros représentant moins de 10% de nos fonds propres. Notre structure financière est solide. D'autant que Risc Group n'affiche aucune dette d'exploitation, et que notre trésorerie est tout a fait conforme aux besoins structurels de l'entreprise aujourd'hui.
Tradingsat.com : Risc Group souhaite nouer des alliances métiers avec des opérateurs du monde de l'informatique en Europe. Avec quel type de partenaires ?
Gérard Guillot : Il y a deux mondes informatiques avec lesquels Risc Group peut s'allier : les éditeurs de logiciels, et les constructeurs. Je peux déjà vous citer les partenariats existants et qui sont solides. En particulier McAfee pour la sécurité, Microsoft pour les services de messagerie collaborative Exchange, CISCO pour la gestion des classes de service lors de la transmission opérationnelle de la sauvegarde, et IBM, dont nous utilisons la plate-forme et la solution Tivoli Storage Manager. Mais la question d'une alliance se pose dans les deux sens : Risc Group est un partenaire central et référent pour tout opérateur, tout éditeur, tout prestataire de services informatiques qui souhaite s'adresser au monde des TPE-PME. La conclusion de nouveaux partenariats, qui pourraient conduire à des alliances, est inscrite dans l'ADN de Risc Group.
Tradingsat.com : Quels sont vos atouts pour nouer ces partenariats ?
Gérard Guillot : Philippe Weppe, récemment nommé directeur général de Risc Group en est un ! Son parcours professionnel au sein de société comme HP ou Sun Microsystems, ou plus récemment à la tête de l'éditeur de logiciels de sécurité Panda Security France, fait de lui un parfait ambassadeur pour nouer des liens de cette nature et mettre en valeur les trois richesses de Risc Group. Je veux parler de notre savoir technologique, avec en particulier la Risc Box, de notre portefeuille clients (plus de 22 000 contrats rien que pour le pôle Inbox), ainsi que de notre implantation dans plusieurs pays européens clés. Toute cette valeur est moins que jamais reflétée dans notre cours de Bourse.
Tradingsat.com : Vous recherchez activement un ou des actionnaires structurants. Quel est son (leur) profil type ?
Gérard Guillot : Je mène une réflexion sur le sujet depuis plusieurs mois. Cela peut-être un acteur financier ou industriel, ou peut-être même les deux. Ce qui compte pour nous, c'est de pouvoir partager avec cet actionnaire une vision stratégique créatrice de valeur pour notre entreprise. Une bonne trentaine de noms peuvent figurer dans notre panel d'actionnaires structurants potentiels. Des négociations sont en cours en vue de présenter au conseil d'administration un choix de banque conseil aussi large et commenté que possible, pour une décision qui pourrait être annoncée après la publication de nos résultats le 19 mars prochain.
Propos recueillis par François Berthon
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