(CercleFinance.com) - L'action Rio Tinto ne parvenait pas jeudi midi à se remettre de la dégringolade de plus de 10% enregistrée hier. Les doutes entourent l'injection de capital du chinois Chinalco font craindre une augmentation de capital, et la direction reste muette. A Londres, le titre cote aux environs de 2500 pence, contre plus de 3000 vendredi soir.

En février dernier, le sidérurgiste d'Etat chinois Chinalco avait scellé avec le groupe minier australo-britannique un accord prévoyant 19,5 milliards de dollars d'investissements par différents canaux : des obligations convertibles pouvant faire passer la part de Chinalco au capital de Rio de 9 à 18%, et surtout une douzaine de milliards d'investissements directs dans certains des meilleurs actifs du groupe.

Dans un premier temps, cette annonce avait été bien accueillie, alors que Rio était pénalisé par la brusque chute des cours des matières premières. Mais des rumeurs de marché indiquent depuis plusieurs jours que la direction ne serait plus aussi motivée, et certains actionnaires contestent l'opération.

Comme Rio a besoin de fonds, l'idée d'une augmentation de capital massive - déjà évoquée en début d'année - refait son chemin. A titre de comparaison avec l'offre chinoise, Rio capitalise à ce jour 32,15 milliards de livres, soit 49 milliards de dollars.

Enfin, l'Etat australien s'inquiète de l'appétit des groupes publics chinois pour ses minières. Depuis le début de l'année, en plus de Rio, des champions nationaux de Chine ont notamment racheté Fortescue (grand nom du minerai de fer) et OZ Minerals (l'un des trois premiers producteurs mondiaux de zinc et de plomb). Inquiète de la dimension politique de ces opérations, Canberra a finalement imposé des conditions à ces deux reprises, notamment des cessions d'actifs.

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