par Matthias Blamont
PARIS (Reuters) - Renault a confirmé mardi ses objectifs de ventes et de marge 2008 mais estimé que le renchérissement du prix des matières premières était plus rapide que prévu.
"Nous avons à faire face à des vents contraires : l'impact des changes est négatif pour l'entreprise et le coût des matières premières a augmenté plus rapidement que prévu. Ceci étant dit, les efforts engagés par toute l'entreprise commencent à payer et nous maintenons notre objectif de marge opérationnelle à 4,5% en 2008", a déclaré Carlos Ghosn, P-DG du constructeur automobile, au cours de l'assemblée générale mixte des actionnaires.
Le dirigeant a ajouté que Renault espérait toujours voir ses ventes en volumes progresser de plus de 10% cette année.
Ces deux objectifs avaient été communiqués aux marchés lors de la présentation des résultats annuels du groupe le 14 février.
Dans le cadre du plan stratégique "Renault Contrat 2009", le groupe table, à cette date, sur une marge d'exploitation à 6%, une augmentation des ventes en volume de 800.000 véhicules sur la période 2005-2009, le lancement de 26 nouveaux modèles et silhouettes entre 2006 et 2009 et le classement de la Laguna dans le trio de tête de sa catégorie en termes de qualité.
Au court d'un point presse, Carlos Ghosn a expliqué que la forte croissance enregistrée par Renault au sein des économies émergentes sur les trois premiers mois de l'année permettrait de tenir l'objectif de ventes 2008.
"L'activité au Brésil et en Russie, et je cite ces pays à titre d'exemple, est très dynamique et ce malgré la récession américaine. Ce sont les pays émergents qui nous aideront à garantir la feuille de route cette année si le marché européen continuait à décevoir", a-t-il dit.
LA CHINE, APRÈS 2009
"Tant que nous ne sommes pas en mesure d'afficher des résultats solides sur plusieurs mois et démontré que nous pouvons tenir le plan 'Renault Contrat 2009', le titre restera dans une zone de médiocrité, ce d'autant que le marché européen se contracte", a par ailleurs déclaré le patron du constructeur.
"Nous avons fait le plein en ce qui concerne les alliances et les projets, maintenant, il faut réaliser", a-t-il ajouté, faisant allusion aux coopérations nouées récemment entre Nissan et Chrysler.
L'action Renault recule de près de 30% depuis le début de l'année alors que les investisseurs s'inquiètent du manque de visibilité du secteur automobile. Sur la même période, l'indice DJ Stoxx européen du secteur a perdu près de 16%.
Interrogé sur sa stratégie en Chine, pays considéré comme particulièrement prometteur mais dont la marque au losange est absente, Carlos Ghosn a souligné que son groupe avait besoin de bâtir un projet d'envergure "le moment venu".
"Nous devons nous consacrer à la Chine mais nous y consacrer intelligemment. Nous préférons y aller doucement mais bien, plutôt que rapidement et mal", a-t-il expliqué, avant de préciser qu'à l'heure actuelle, la Chine ne figurait pas dans le programme industriel, lequel court justement jusqu'en 2009.
Nissan, dont Renault contrôle 44%, a conclu un partenariat à 50-50 avec le constructeur chinois Dongfeng Motor Group. Les modalités de cet accord garantissent toutefois l'accès de Renault à ce marché, désormais le deuxième du monde derrière celui des Etats-Unis. Carlos Ghosn, P-DG de Renault. Le constructeur automobile a confirmé ses objectifs de ventes et de marge 2008 malgré un renchérissement du prix des matières premières plus rapide que prévu. /Photo prise le 29 avril 2008/REUTERS/Benoît Tessier
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