par Matthias Blamont

PARIS (Reuters) - La facture de la grève qui a démarré le 24 mars à la principale usine de Dacia en Roumanie, le site pilote du programme de la voiture à bas coûts Logan, s'élève à 50 millions d'euros, a déclaré à Reuters jeudi une source proche de Renault, la maison mère du constructeur automobile roumain.

"A ce jour, le coût du conflit totalise quelque 50 millions d'euros", a indiqué la source. Ce chiffre correspond aux estimations d'analystes interrogés par Reuters.

Un intermédiaire basé à Paris a par ailleurs calculé que le manque à gagner au niveau du résultat opérationnel 2008 de Renault pourrait se situer "entre 35 et 40 millions d'euros".

"Ce dossier commence effectivement à peser sur le titre Renault. Jusqu'ici, il n'y avait pas trop d'inquiétudes mais tout porte à croire que la grève peut se poursuivre", a-t-il dit.

Une porte-parole de Renault s'est refusé à tout commentaire.

L'action de la marque au losange a reculé de 2,34% à 65,91 euros à la Bourse de Paris jeudi. Elle efface près de 32% depuis le début de l'année.

SOLIDARITE

Les salariés de l'usine de Pitesti exigent une augmentation mensuelle de 65%, soit 550 lei (151,6 euros), ce qui porterait la rémunération moyenne brute à 435 euros, à comparer aux 285 euros versés actuellement.

L'Etat-major de Dacia propose pour sa part une revalorisation du salaire moyen de 26%.

Un tribunal de Pitesti a rejeté mercredi une plainte déposée par la direction au premier jour de la grève, estimant que celle-ci avait été lancée en toute légalité. Dacia a déclaré son intention de faire appel.

La Logan s'inscrit aujourd'hui comme l'un des succès phare de Renault. En 2007, la marge opérationnelle de la voiture disponible pour 7.600 euros a dépassé les 6% en Europe alors que la marge de l'ensemble du groupe a atteint 3,3%, une rentabilité qui passe donc par des salaires moins élevés qu'en Europe de l'Ouest.

Depuis le début de la grève, les analystes estiment à 17.000 le nombre de Logan qui n'ont pas pu sortir des chaînes de montage à Pitesti.

Par solidarité, une collecte de la CGT et de la CFDT a été organisée en France sur les sites de production de Renault et de PSA Peugeot Citroën pour venir en aide aux ouvriers de Dacia. Six mille salariés de l'entreprise roumaine ont manifesté dans les rues de Pitesti.

En dehors de Roumanie, la Logan est assemblée en Russie, en Colombie, en Iran, en Inde, au Brésil et au Maroc, des pays où les projets de Renault et de Nissan se multiplient. Le coût de la grève entamée le 24 mars dernier à la principale usine de Dacia en Roumanie s'élève à ce jour à 50 millions d'euros, d'après une source proche de Renault, la maison mère du constructeur automobile roumain. /Photo prise le 24 mars 2008/REUTERS/Mihai Barbu

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