(BFM Bourse) - Le spécialiste des titres restaurant et cadeaux a publié une croissance en données comparables satisfaisante. Mais des effets de changes négatifs et un ralentissement de la croissance en Europe amènent apparemment le marché à sanctionner la copie du groupe.

Dans un contexte de marché plus tendu, les investisseurs ne pardonnent pas la moindre anicroche dans les publications d'entreprises. Pluxee a beau avoir livré une copie d'ensemble satisfaisante, son cours de Bourse est à la peine ce jeudi. L'action dévisse de plus de 10,7% vers 11h15 ce jeudi.

L'ex-filiale de Sodexo a publié son activité au titre du troisième trimestre de son exercice 2023-2024, qui sera clos fin août.

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De mars à fin mai, le spécialiste des avantages aux salariés (titres restaurant, titres cadeaux), a dégagé des revenus de 297 millions d'euros, en croissance de 13,8% en données publiées et de 17,9% en données comparables.

Selon un consensus cité par Deutsche Bank, le consensus attendait des revenus totaux de 303 millions d'euros et une croissance en données comparables de 16,5%, en ligne donc avec les chiffres globaux du groupe.

De plus la société a relevé son objectif de croissance pour l'ensemble de son exercice 2023-2024, anticipant une croissance en données comparables de 18% contre une fourchette de 15% à 17% précédemment. La société a réitéré ses autres cibles, dont une marge d'exploitation brute récurrente d'au moins 35%.

L'Europe ralentit

Pourquoi le titre souffre alors que toutes ces annonces semblent plutôt positives? Comme souvent, le diable se cache dans les détails.

"L'ensemble de la copie tient bien la route mais certains éléments peuvent faire sourciller. Tout d'abord les effets de changes sur l'ensemble des revenus sont importants (4,1%, NDLR). Ensuite les revenus opérationnels sont un peu 'light' (justes) notamment parce que l'Europe ralentit", explique un analyste.

Le chiffre d'affaires opérationnel est tiré des activités d'émission de titres prépayés. Au troisième trimestre, ces revenus ont enregistré une croissance de 11,4% en données comparables, après 19,9% au deuxième. UBS remarque d'ailleurs que Pluxee a manqué les attentes, puisque le consensus attendait une progression de 13% en données comparables du chiffre d'affaires opérationnel.

Et, effectivement, l'Europe ralentit nettement. Le chiffre d'affaires opérationnel de Pluxee dans cette zone a progressé de 5,3% en données comparables au troisième trimestre, (contre 11,1% sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'année). La société a évoqué une base de comparaison élevée en Europe centrale et orientale, pour expliquer ce coup de frein. "Ce n'est pas une tendance de long terme", a assuré le directeur financier, Stéphane Lhopiteau, lors d'une conférence avec des analystes.

Un intermédiaire financier mentionne par ailleurs des indications données par la société sur les résultats pour expliquer la baisse de l'action Pluxee. "Ils ont évoqué des éléments exceptionnels et un taux d'imposition plus élevé ce qui amène le marché à s'interroger sur le résultat net", explique-t-il.

Dans des annexes à la publication, Pluxee a indiqué que son taux d'imposition effectif s'inscrirait autour de 40% sur l'ensemble de l'exercice 2023-2024 contre 38% au premier semestre. La société a également mentionné que sa ligne de compte "autres charges opérationnelles" s'inscrira entre 90 millions et 100 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice, contre 80 millions d'euros au premier semestre. Stéphane Lhopiteau a évoqué des coûts liés aux fusions-acquisitions, au développement de la propre plateforme numérique de la société, ou encore de restructuration,

In fine, UBS a confirmé son conseil à "neutre" sur la valeur. "Nous pensons que la société est assez bien valorisée aux niveaux actuels et que les catalyseurs sont limités à court terme", fait valoir la banque suisse.