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Pétrole Brent

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Pétrole brent : Que peut réserver l'année 2025 pour les cours du pétrole ?

dimanche 12 janvier 2025 à 07h00
Le pétrole risque de baisser en 2025

(BFM Bourse) - Les analystes divergent quelque peu dans leurs prévisions pour le pétrole sur l'année en cours. Mais il apparaît que le potentiel de hausse demeure limité. Le comportement des membres de l'Opep+ sera, une nouvelle fois, scruté, de même que la politique de Donald Trump.

L'année 2024 n'a pas été à marquer d'une pierre blanche pour le pétrole. Les cours de l'or noir sur le marché sont restés à la traîne des grandes performances des marchés actions.

Selon Deutsche Bank, le baril de Brent de mer du Nord, la grande référence internationale pour le pétrole, a achevé 2024 sur une baisse de 3,1%, marquant une deuxième année de repli consécutive. Le WTI coté à New York, autre contrat majeur s'en est un peu mieux tiré, terminant d'un cheveu dans le vert (+0,1%).

Après un début d'année plutôt prometteur, porté notamment par les tensions en mer Rouge qui avaient causé des craintes sur l'approvisionnement, les cours ont ensuite reculé progressivement jusqu'en octobre. Ils ont ensuite évolué dans une fourchette de prix restreinte. Le pétrole a notamment pâti de la dégradation de la conjoncture en Chine, de loin le plus grand importateur d'or noir avec 11 millions d'importations de barils par jour (en 2023, selon l'agence américaine de l'énergie). En comparaison, la demande de pétrole est évaluée à environ 100 millions de barils par jour.

Que peut-on attendre pour cette année? Contrairement aux actions américaines sur lesquelles il existe un net consensus à la hausse, les analystes ont des avis plus disparates. Mais, dans tous les cas, le potentiel de hausse apparaît limité.

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Quelles décisions pour l'Opep+?

Citi fait partie des bureaux d'études pessimistes sur les cours de l'or noir. Citée par investing.com, la banque estime que le baril de Brent pourrait tomber à 60 dollars et se maintenir autour de ce niveau, en raison d'un surplus de production.

Une des grands points d'attention du marché demeure le comportement de l'Opep+, qui réunit les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés. Le risque est que le cartel décide d'augmenter sensiblement sa production.

Pour le moment, ses membres font montre de prudence. En décembre, le cartel avait décidé de prolonger jusqu'à fin mars des coupes de production représentant environ 2,2 millions de barils par jour, et d'étendre ensuite sur 18 mois leurs suppressions (contre douze précédemment). Ce calendrier dépendra toutefois des conditions de marché.

La discipline au sein du cartel reste toutefois fragile. Par ailleurs, si les membres de l'Opep+ peuvent soutenir les cours avec ces réductions de production, ils prennent le risque de perdre des parts de marchés, notamment aux bénéfices des producteurs américains de pétrole de schiste.

"Il est devenu plus difficile de procéder à des réductions coordonnées des quotas à l'échelle du groupe, les réductions récentes étant soit destinées à être temporaires, soit non contraignantes, et les pertes de parts de marché sont devenues significatives pour les pays 'cœur' de l'Opep au profit des pays exemptés de l'Opep", écrivait en novembre Deutsche Bank.

Un surplus cette année ?

Même en ne tablant pas sur une importante hausse la production de l'Opep+, Bank of America voit le pétrole nettement baisser cette année. La banque américaine anticipe un baril de Brent à 65 dollars en moyenne en 2025 (contre 79 dollars vendredi après la clôture européenne) car elle estime que les pays non membres de l'Opep+ (États-Unis, Brésil, Canada, Guyana) augmenteront leur production de 1,4 million de barils par jour cette année.

L'Opep+, selon la banque américaine, n'aurait, elle, que peu de marge pour augmenter ses volumes. "Bien qu'ils attendent avec impatience d'augmenter leur production aujourd'hui, nous pensons que la production du groupe restera probablement sous contrôle tout au long de 2025 en raison de l'accélération de la croissance de l'offre hors Opep et de l'atonie de la croissance de la demande de pétrole", écrivait Bank of America fin novembre.

La croissance de la demande resterait, en effet assez "faible", prédit Bank of America. Ce qui créerait un surplus sur le marché de 800.000 barils par jour. Un chiffre assez proche des estimations des courtiers en énergie Gunvor et Trafigura qui anticipent une offre excédant la demande d'un peu moins d'un million de barils par jour en 2025, selon Bloomberg.

Goldman Sachs, elle, estime que le Brent qui s'échangera en moyenne autour de 76 dollars le baril sur l'année, soit un peu moins que son niveau actuel. La banque américaine table elle aussi sur un surplus, mais limité à 400.000 barils par jour en 2025.

UBS est plus optimiste que ses consœurs. À rebours des autres établissements, elle estime que le marché devrait être globalement à l'équilibre entre l'offre et la demande.

"Certains acteurs du marché pensent que le marché du pétrole était déjà en surplus en 2024, mais comme les stocks mondiaux visibles de pétrole ont diminué cette année, cela suggère que le marché est en déficit", avance-t-elle. La banque suisse juge que les hausses de productions des membres de l'Opep+ anticipées par certains opérateurs sont trop élevées. Par ailleurs, elle ne table pas sur des augmentations du côté de l'Opep+.

L'établissement prévient également que la demande pourrait être portée par un effet de base favorable sur les conditions météorologiques du début d'année (l'hiver avait été doux au premier trimestre 2024) ainsi que par des mesures de relance budgétaire et monétaires.

Autant d'éléments qui amènent UBS à tabler sur un cours du Brent à 80 dollars le baril cette année.

Trump comme incertitude majeure

Comme pour beaucoup de classes d'actifs, la politique de Donald Trump, qui reviendra le 20 janvier à la Maison Blanche, et ses implications sur le pétrole demeurent une question ouverte. UBS apporte une réponse de Normand, jugeant que Trump peut entraîner des conséquences aussi bien haussières que baissières sur les cours du pétrole.

D'un côté, des pressions voire des sanctions sur des pays producteurs comme l'Iran ou le Venezuela pourraient tirer les cours vers le haut.

Vendredi, les cours du pétrole ont d'ailleurs grimpé car les États-Unis ont pris des sanctions contre la "flotte fantôme" de la Russie, qui transporte 1,7 million de barils par jour. Ce qui devrait amener la Chine et l'Inde à rechercher des alternatives au pétrole russe et créerait ainsi des tensions sur l'offre.

D'un autre côté, la volonté de Donald Trump de mettre en place des tarifs douaniers pourrait affaiblir les perspectives de croissance mondiale et donc par ricochet la demande en pétrole.

Quant à son ambition de favoriser la production, avec son fameux "drill baby, drill" ("fores mon cœur, fores"), "nous continuons à penser que ce n'est pas la personne qui siège à la Maison Blanche qui détermine l'évolution de la production de brut aux États-Unis, mais le prix au comptant en vigueur", écrit la banque suisse. Or les investisseurs ont mis la pression sur les majors pétrolières ces récentes années pour qu'elle fasse preuve de discipline sur la rentabilité, note UBS. Et évitent donc de forer à tout prix.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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