(BFM Bourse) - Dans une note détaillée, l'analyste David Seynnaeve de la banque belge Degroof Petercam met en avant le potentiel des traitements développés par la biotech nantaise contre les cancers du poumon (Tedopi) et colorectal ou de l'endomètre, ainsi que des partenariats déjà conclus avec des géants de l'industrie.
Le titre OSE Immunotherapeutics offrait une décote de 60% à la clôture de vendredi (9,45 euros) selon les conclusions d'une note touffue de l'analyste David Seynnaeve, qui entame son suivi à l'achat avec une cible fixée à 15,5 euros. Cette initiation de couverture permet à l'action de reprendre 5,3% à 9,95 euros ce lundi vers 11h15.
Intitulé "Construire un portefeuille diversifié sur les épaules de géants", le rapport de l'expert de Degroof Petercam pointe notamment les "3 grands partenariats conclus avec des acteurs pharmaceutiques établis, représentant un montant total de près de 1,7 milliard d'euros en paiements d'étape potentiels" - sur lesquels OSE Immuno a pour l'instant reçu 70 millions. La plus grosse manne potentielle vient de la signature, en avril 2018, d'un accord de licence et de collaboration avec l'allemand Boehringer Ingelheim pouvant rapporter jusqu'à 1,1 milliard d'euros au spécialiste tricolore de l'immuno-oncologie.
Cet essai vise à évaluer la tolérance et l'efficacité de BI 765063, inhibiteur "first-in-class" de SIRPα (pour "protéine régulatrice du signal α", un récepteur exprimé sur les cellules myéloïdes et qui, en réagissant avec une autre protéine (CD47), empêchent des globules blancs (les macrophages) d'éliminer les cellules tumorales, favorisant le développement du cancer) en monothérapie et en combinaison avec ezabenlimab (BI 754091, anticorps monoclonal anti-PD-1) chez des patients atteints de tumeurs solides avancées. De premier résultats "prometteurs" de phase 1 (première étape des essais cliniques) de ce traitement expérimental ont été présentés par OSE Immuno et ses partenaires lors du congrès de l'European Society for Medical Oncology (ESMO).
L'analyste met également en avant "la proposition de valeur de l'actif principal d'OSE, Tedopi pour les patients atteints de cancer" du poumon non à petites cellules. Dans cette indication, les résultats finaux de phase 3 (dernière étape avant la demande d'autorisation de mise sur le marché) de l'étude "Atalante 1", également présentés à l'ESMO, ont montré une amélioration statistiquement significative de la survie globale, un ratio bénéfice/risque favorable et une meilleure qualité de vie chez des patients souffrant de ce cancer représentant une large majorité des cancers du poumon. "Nous prévoyons une approbation du marché en 2027 après une nouvelle étude de phase 3, et un pic de ventes d'environ 300 millions d'euros". Tedopi est également actuellement en phase 2 dans le cancer avancé du pancréas, dans celui de l'ovaire en association avec Keytruda, un checkpoint inhibiteur de Merck, ainsi que de nouveau dans le cancer du poumon non à petites cellules en association avec Opdivo (Bristol-Myers-Squibb).
Plusieurs partenariats de taille
Outre le partenariat avec Boehringer, l'analyste David Seynnaeve rappelle qu'OSE Immuno a signé un avenant à l'accord d'option de licence mondiale sur les droits exclusifs d'OSE-127 (dans le syndrome de Sjögren, l’une des maladies auto-immunes systémiques chroniques) avec Servier en mars 2020, ainsi qu'un accord de licence mondial octroyant à Veloxis les droits mondiaux pour développer, fabriquer, enregistrer et commercialiser FR104, un fragment d'anticorps monoclonal, dans toutes les indications de transplantation. Les deux accords peuvent respectivement rapporter jusqu'à 272 et 315 millions d'euros à OSE Immuno. "Compte tenu de cette stratégie, nous supposons que l'entreprise va accorder une licence à Tedopi après avoir achevé le développement clinique de phase 3" avance l'analyste.
"Avec des actifs supplémentaires en cours de développement pour les maladies auto-immunes (pour FR 104 notamment, NDLR), OSE a de nombreuses cordes à son arc" juge par ailleurs le spécialiste de Degroof Petercam. David Seynnaeve table ainsi sur des ventes supérieures au milliard d'euros pour BI 765063, lorsque ce traitement des cancers colorectal et de l'endomètre arrivera sur le marché, à horizon 2029 prédit-il.
Son évaluation sur la base du modèle "rNPV", pour "risk-adjusted net present value", souvent considéré comme le plus adapté pour les sociétés biotechnologiques en ce qu'il combine la méthode des flux de trésorerie actualisés avec la probabilité de succès des phases cliniques, "aboutit à une valeur des fonds propres de 284 millions d'euros" écrit-il. Ramené au nombre d'actions, ce montant justifie la cible de 15,5 euros fixée sur le titre.
"Nous considérons que le principal point d'inflexion potentiel (pour l'action, NDLR) à court terme est le retour réglementaire (de la FDA, NDLR) concernant l'étude de Phase 3 avec Tedopi dans le cancer du poumon non à petites cellules", attendu au premier semestre 2022, conclut-il.
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