(BFM Bourse) - Le promoteur immobilier a bouclé la vente de son activité d'administration de biens au fonds Bridgepoint pour une valeur d'entreprise de 440 millions d'euros. Le produit de cession d'un montant de 400 millions d'euros, va participer au désendettement souhaité par la société.

Plombé par une crise de l'immobilier sans précédent, Nexity se désendette à marche forcée. Le premier promoteur immobilier français a annoncé mardi soir après la clôture avoir bouclé la vente de la cession de son activité "services aux particuliers", à la société de gestion britannique Bridgepoint.

Annoncée en décembre dernier, la vente de cette division concerne les métiers de l’administration de biens du groupe (syndic, gérance, location et transaction).

Nexity précise que cette opération va s'accompagner d'un partenariat stratégique d'une durée de six ans, renouvelable quatre ans, entre Nexity et la nouvelle entité baptisée Evoriel. Ce partenariat visera à "pérenniser et amplifier les synergies existantes avec les activités de promotion du groupe", précise aussi Nexity.

Cette transaction a été réalisée sur la base d'une valeur d'entreprise de 440 millions d'euros, conformément à ce qu'avait annoncé le promoteur en fin d'année 2023. Surtout, cette opération va permettre à Nexity d'être plus à l'aise financièrement. Dans son communiqué, le promoteur précise que le produit de cession d'un montant de 400 millions d'euros, va participer au désendettement souhaité par la société.

"A l'évidence cette opération est une bonne opportunité pour réduire la dette du groupe avec un prix de cession qui nous semble valoriser correctement les activités de services aux particuliers", avait commenté Oddo BHF, à l'annonce de cette vente.

Une opportunité pour réduire la dette

L'endettement de Nexity est en effet un point de vigilance du marché, et ce dans un environnement de taux élevés. A fin décembre 2023, Nexity affichait une dette nette de 776 millions d'euros tandis que la trésorerie, de 882 millions d'euros toujours à fin décembre 2023, "se trouve renforcée par cette cession".

Par ailleurs, le promoteur avait aussi indiqué en décembre dernier, que les plus-values dégagées par la cession de son activité d'administration de biens permettraient aussi d’accélérer l’adaptation de Nexity "aux nouvelles donnes de marché" et de compenser en partie le bas de cycle attendu en 2024.

Autrement dit, Nexity compte sur ce bas de laine supplémentaire pour négocier une année 2024 qui a fait suite à un exercice 2023 difficile pour l'ensemble des intervenants du secteur.

A la Bourse de Paris, cette opération destinée à donner une bouffée d'oxygène financière au promoteur est bien accueillie. Le titre Nexity gagne en effet de 4,5% à 9,715 euros en fin de matinée, après une pointe à 6,7% dans les premiers échanges de la séance de ce mercredi.

Une année 2024 difficile?

Mais depuis le début de l'année, le parcours boursier du groupe est beaucoup moins flatteur. Nexity accuse un repli de plus de 43% sur la période, . Il s'agit de la troisième plus forte baisse du SBF 120 , derrière l'ex-filiale de Sanofi Euroapi (-51,22%) et l'entreprise de services numériques Atos (-73,08%), selon un décompte réalisé par BFM Bourse à fin mars 2024.

Une bonne partie de ce retard est imputable à l'accueil glacial réservé aux comptes annuels de Nexity le 29 février dernier. Le promoteur avait alors connu une séance cauchemardesque avec un titre qui s'était alors effondré de 20,2%.

Les résultats 2023 de la société ont en effet clairement porté les stigmates de cette crise immobilière sans précédent. Le groupe a par exemple annoncé une chute de 33% sur un an de son résultat opérationnel quand le bénéfice net s'est effondré à 19 millions d'euros contre 188 millions d'euros en 2022.

"La crise que connaît notre secteur d’activité est inédite, à la fois par son intensité, sa durée et sa nature globale affectant l’offre et la demande", avait d'ailleurs déclaré sa PDG Véronique Bédague dans le communiqué de presse accompagnant les comptes annuels.

En conséquence le groupe a décidé de lancer un plan de sauvegarde de l'emploi et de suspendre son dividende au titre de 2023.

Pour 2024, Nexity indique que le résultat opérationnel sera "positif" mais marquera "un point bas financier" en raison notamment des coûts de réorganisation et des "coûts d'ajustements de l'offre à la nouvelle donne de marché". Mais la société n'avait pas communiqué de chiffre précis, ce qui n'avait pas manqué d'irriter le marché.

"Il est compréhensible que Nexity ne s'engage pas sur un résultat opérationnel 2024 alors qu'elle est sur le point d'annoncer formellement un plan de réduction significatif de ses effectifs. Cependant, ce manque de de perspective ne peut qu'inquiéter le marché", avait alors commenté le bureau d'études indépendant AlphaValue.