(BFM Bourse) - Pour la deuxième fois cette année, le groupe californien prévoit de s'adresser au marché obligataire pour une levée de fonds équivalent à 2 milliards de dollars, dont une large portion en euros. La course au contenu se poursuit de plus belle, avec le lancement dès novembre de services de vidéo à la demande concurrents de Disney et d'Apple.

Pour continuer à alimenter sa plateforme de vidéos à la demande en contenus, exclusifs ou sous licence, tandis que la concurrence sur le marché de la vidéo à la demande s'intensifie, Netflix va derechef faire appel au marché obligataire. Le groupe établi à Los Gatos (dans la Silicon Valley californienne) a annoncé lundi son intention de lever l'équivalent de 2 milliards de dollars via l'émission de nouvelles obligations libellées à la fois en dollar et en euro, dont les conditions restent à déterminer.

Il s'agirait de la deuxième opération sur le marché obligataire cette année pour Netflix, qui risque de se retrouver confronté à la concurrence de géants aux poches déjà bien garnies, Apple et Walt Disney, pour obtenir les faveurs des téléspectateurs.

Le mois prochain, le géant du divertissement va lancer son service Disney+, qui s'appuiera sur le catalogue de ses filiales Pixar, Marvel, Lucasfilm et National Geographic. Le service sera lancé en novembre outre-Atlantique au tarif mensuel de 6,99 dollars, à comparer à 8,99 dollars pour Netflix. Apple doit se lancer à la même période à un tarif encore plus modique de 4,99 dollars, certes avec un ensemble de contenus bien moins impressionnant - pour le moment.

Près de 100 millions d'abonnés pour Amazon

À ce stade toujours leader avec 159 millions d'abonnés, Netflix a cependant déjà vu sa domination s'éroder fortement avec la montée en puissance de Prime Video, le services d'Amazon qui approche 100 millions d'abonnés, et de Hulu (actuellement détenu par Disney et Comcast) autour de 75 millions d'abonnés.

La direction de Netflix a indiqué s'attendre à un ralentissement de la croissance de sa base d'abonnés cette année, notamment au quatrième trimestre qui est habituellement une saison porteuse, en raison de la concurrence à venir.

12,5 milliards de dollars de dettes

Le groupe finance l'essentiel de ses investissements dans les contenus par de la dette non sécurisée (chère par rapport aux taux du marché). Son endettement totalise près de 12,5 milliards de dollars.

En avril dernier, le groupe avait émis pour 900 millions de dollars d'obligations à dix ans au taux annuel de 5,375% et 1,2 milliard d'euros d'obligations de même échéance au taux de 3,875%, profitant du différentiel favorable sur les taux dans la zone euro par rapport aux Etats-Unis (au prix d'un risque de voir le coût en dollar de ces obligations s'envoler en cas de remontée de l'euro face au billet vert).