PARIS (Reuters) - Natixis a annoncé une perte de 1.839 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année 2009, signant un quatrième trimestre consécutif de perte pour la banque détenue à 71% par les Banques populaires et les Caisses d'épargne.

Un consensus, établi par Reuters sur la base des prévisions de huit analystes, attendait en moyenne une perte nette de 474 millions d'euros.

Dans un communiqué, Natixis indique avoir subi une perte de 1,9 milliard d'euros dans sa structure de cantonnement d'actifs à risques.

L'annonce de cette nouvelle perte survient deux semaines après la mise à l'écart de Dominique Ferrero de la direction générale de Natixis, qui sera remplacé par Laurent Mignon, associé gérant d'Oddo.

Déjà recapitalisée l'an dernier à hauteur de 5,6 milliards d'euros, la banque va recevoir 3,5 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires de ses deux actionnaires de référence avant le 30 juin prochain.

Touchée de plein fouet par la crise financière, la banque a essuyé l'an dernier une perte nette de 2,8 milliards d'euros.

S'exprimant devant les députés le 25 mars dernier, François Pérol, l'ancien conseiller du chef de l'Etat et président du conseil de surveillance de Natixis, a indiqué que la banque avait présenté un risque systémique.

Le groupe, qui a entrepris de recentrer sa banque de financement et d'investissement sur des activités moins risquées, a cantonné pour 31 milliards d'euros d'actifs financiers à risques à la fin de l'année dernière.

Avec la chute du cours de l'action, Natixis s'est attiré les foudres de ses actionnaires, une plainte pour informations trompeuses et présentation de comptes inexacts ayant même été déposée contre la banque.

Le titre a vu sa valeur chuter de 85,54% l'an dernier. Introduit au prix de 19,55 euros fin 2006, il est passé sous la barre symbolique de 1 euro en mars dernier, clôturant le 9 mars à 0,80 euro.

L'action a terminé mercredi à 1,6 euro en baisse de 11,1%.

Matthieu Protard, édité par Cyril Altmeyer

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