(BFM Bourse) - Le point d'orgue de la semaine sur le front macroéconomique vient d'être atteint ce jeudi, avec la publication du rapport NFP (rapport fédéral sur l'emploi américain). Le rapport, traditionnellement publié à l'issue du mois concerné, le vendredi, a été avancé d'un jour en raison de la fermeture de Wall Street demain, à la veille du 4 juillet (4th of July, Independence Day). Et le rapport a agréablement surpris par son contenu, qui confirme la résilience du marché de l'emploi. Le secteur privé (hors agriculture) a créé outre Atlantique en juin 4 800 000 emploi, contre un consensus qui était légèrement supérieur à 3 000 000. Le taux de chômage a, comme attendu, commencé sa décrue, mais à un rythme plus rapide qu'anticipé, passant de 13.3% fin mai à 11.1% fin juin.
Ce rapport ne fait que confirmer les messages antagonistes envoyés dans les salles des marchés, entre des indicateurs macroéconomiques qui suggèrent le scénario d'une reprise rapide, et des chiffres sanitaires particulièrement inquiétants, qui peuvent justement mettre en doute à terme la qualité de ces scénarios optimistes.
Selon les données de l'Université Johns Hopkins, dont les travaux font autorité en la matière, sur le seul territoire américain, près de 2 700 000 cas de positivité au SARS Cov-2 sont recensés, pour près de 130 000 décès. Le nombre de nouveaux cas quotidiens, après avoir marqué un palier vers les 20 000, a explosé, avec en particulier un pic le 26 juin au-delà des 45 000 et à proximité immédiate mercredi. Ce chiffre clef pour la lecture de la gravité de la situation a dépassé les 50 000 jeudi.
Toutefois, l'annonce de progrès côté vaccin permet au marché de continuer d'afficher un sourire inoxydable, en particulier du côté des techs américaines. Pfizer et BioNtech ont annoncé des progrès dans le processus pouvant mener à la conception d'un vaccin. "Pour revenir sur l'espoir d'un vaccin, une étude a été déposée et les résultats doivent encore être analysés. Il n'est pas rare que l'on ait des nouvelles moins positives suite à l'espoir amené par un vaccin mais les marchés ne devraient pas trop s'en soucier, même en cas de déception sur l'efficacité de celui-ci." nuance toutefois clairement Vincent Boy, analyste de marché pour IG France.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nouvelle phase de marché pour l'indice Nasdaq Composite: après la purge, puis l'impressionnant rally de "retracement" intégral, voici une phase plus technique, hachée, faite d'alternance de courts moments d'euphorie et de résurgence de craintes. Il faut dire que les opérateurs, longtemps dopés par le soutien massif et sans faille de la Fed, encore réaffirmé en début de semaine, ne sont plus aveuglés, et donc moins inconditionnellement acheteurs.
Depuis la formation d'un gap baissier sous les 10 000 points (11 juin), suivi d'un test à haut risque sur la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) - test en plusieurs phases, pas encore terminé - la configuration technique, révélatrice de la psychologie de marché, n'est plus celle qui prévalait lors du rally des mois d'avril et de mai.
A savoir: les opérateurs sont moins inconditionnellement acheteurs, et se posent des questions. A ce stade, il est intéressant de comparer la force des volumes de transactions sur deux bougies à l'ampleur de corps comparable: celle de jeudi 11, rouge, et celle de lundi 15, verte. Les volumes ont été clairement plus nourris sur la séance de baisse, la mobilisation étant plus forte et plus longue sur la séance. Idem pour deux dernières séances de la semaine passée.
Avis neutre à l'échelle de la seule séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 11000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 10000.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
