(BFM Bourse) - Les brutales variations d'humeur de Trump et la volatilité actuelle des marchés sont finalement particulièrement corrélées. La nouvelle salve de menaces que l'impétueux locataire de la Maison Blanche a brandi tous azimuts (France, Chine, Brésil en particulier) a catalysé des prises de bénéfices sur les actifs à risque les plus exposés, sans pour autant bouleverser la psychologie de la marché dominante. Une phase légitime de correction a été initiée, au sein d'un mouvement de fond largement haussier, qui n'a probablement pas encore exprimé son plein potentiel...

Le président américain a en effet annoncé qu'aucune date limite pour conclure un accord commercial avec Pékin n'était fixée et qu'il pourrait même être préférable d'attendre que l'élection présidentielle de novembre 2020 soit passée - alors que le locataire de la Maison-Blanche fait miroiter un accord aux marchés depuis plus d'un an.

Malgré les signaux négatifs envoyés par Donald Trump et son secrétaire au commerce Wilbur Ross depuis le début de la semaine, Bloomberg rapporte mercredi matin que les Etats-Unis et la Chine se rapprochent d'un compromis sur le montant des droits de douane. Ceux-ci seraient supprimés dans le cadre d'un accord commercial partiel, malgré les tensions récentes au sujet de Hong Kong et de la situation des musulmans dans la province chinoise du Xinjiang, croit en effet savoir l'agence de presse américaine.

Le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique et par nature très sensible à la qualité des relations commerciales trans-pacifiques, a perdu hier 0,55% à 8 520 points, en terminant loin toutefois de son niveau d'ouverture, égal à ses points bas de séance. Un coup d'oeil valeur par valeur est toujours intéressant pour étayer l'analyse de la psychologie de marché. Les poids lourds du secteur des semi-conducteurs (Intel, Qualcomm, Micron, Broadcom) ont lourdement pénalisé l'indice, sans parvenir à gagner un terrain significatif en cours de séance.

Au chapitre statistique, aucun repère significatif américain hier à se mettre sous la dent. Retour des repères ce jour avec l'enquête ADP (du nom du cabinet en RH Automatic Data Processing), qui précède de deux jours le rapport fédéral officiel sur l'emploi privé. Selon le cabinet, le secteur privé (hors agriculture) n'aurait créé que 67 000 postes, à comparer à un consensus à 137 000. A suivre attentivement les données finales du PMI Services américain à 15h45, le PMI non manufacturier ISM (à impact traditionnellement supérieur) à 16h00 et les stocks de pétrole à 16h30.

En attendant, l'ouverture, probablement en territoire vert, va bénéficier de la bonne dynamique du baromètre PMI Services Caixin chinoise, ressorti cette nuit à 53.5, en vive hausse, au-delà de la cible. Rappelons que la barre des 50 points sépare une contraction d'une expansion du secteur considéré sur ce type d'indicateur calculé après dépouillement d'enquêtes passées auprès d'un panel de directeurs des achats.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Sur des niveaux de cours très fermes, l'indice phare des valeurs technologiques a amorcé lundi la définition de l'amplitude d'une consolidation à venir. Cette définition est amenée à se poursuivre, sur une ou une poignée de séances, sans aucunement constituer à ce stade un quelconque signal de retournement baissier. Légitimement, l'indice amorce un "retracement" correctif, sans purge, après une avancée continue depuis le 03 octobre et plus généralement, depuis la fin du mois de décembre 2018.

Le déroulé de la séance d'hier, visible synthétiquement en un seul coup d'oeil sur la bougie correspondante laisse augurer dès la séance de mardi une réaction de contestation acheteur, tant la peur de manquer une occasion d'achat est grande.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.

Ce scénario haussier est valable tant que l'indice Nasdaq Composite cote au dessus du support à 8339.00 points.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES