(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a indiqué ce lundi que des investisseurs envisagent le dépôt d’une offre concurrente au projet d’offre de Miramar. La perspective d'une surenchère sur Micropole porte le titre en Bourse.
Micropole suscite les convoitises. Cette entreprise de services numériques de taille moyenne a confirmé ce lundi matin des discussions avec plusieurs investisseurs. A l'issue de ces pourparlers, Micropole indique avoir reçu des "offres indicatives non engageantes" de la part de certains de ces investisseurs, industriels et financiers.
Ces propositions viennent en confrontation aux marques d’intérêt de Miramar Holding, une société d'investissement de l'entrepreneur Sébastien Lombardo, qui a décidé de lancer une offre publique d'achat fin mars.
Une OPA à 1,5 euro par titre
Ce premier projet de rachat retenait un prix de 1,5 euro par titre, ce qui traduisait une prime de 44% par rapport au dernier cours coté avant l'annonce. Or, l'approche offensive, pour ne pas dire hostile de Miramar n'a pas été au goût de la direction de Micropole qui avait évoqué une "approche non sollicitée" et "sans discussion préalable" de la société d'investissement. Une rencontre avec le dirigeant de Miramar a eu lieu depuis, précise Micropole dans son communiqué du jour.
La société fondée en 1987 a ainsi laissé la porte ouverte à ces offres alternatives indicatives, qui "font ressortir des valorisations de la société significativement supérieures à celle présentée dans le projet actuel d’offre de Miramar", sans préciser pour l'instant la teneur de ces offres.
Dans ce cadre, l'entreprise va donner prochainement accès à une data room (espace sécurisé de partage de documents confidentiels) électronique aux investisseurs ayant formulé les offres indicatives les mieux-disantes, ainsi qu'à Miramar. Les investisseurs intéressés auront accès aux informations sur Microsoft, dont son business plan, ce qui leur permettra "d'apprécier la pleine valeur" de Micropole et de "pouvoir, le cas échéant, formuler des offres fermes", qui devront être remises, le cas échéant, au plus tard le 28 mai.
A la Bourse de Paris, cette perspective d'une surenchère sur Micropole donne de l'allant au dossier. Le titre progresse encore de 4,7% à 1,79 euro et évolue nettement au-dessus du prix de l'OPA de Miramar.
Une cible déjà identifiée
Il faut dire que les entreprises du secteur des entreprises des services numériques sont régulièrement la cible d'offres publiques d'achat. Ce secteur, fortement éclaté en France, regorge de nombreuses cibles potentielles, notamment des petites sociétés pouvant intéresser des acteurs de taille importante en quête d'une brique technologique, d'un savoir-faire particulier ou d'un levier de croissance supplémentaire.
C'est d'ailleurs ce qui a poussé Miramar à formuler une offre sur Micropole, qui était identifiée comme une cible idéale dans cet univers, dans une étude publiée par Euroland Corporate fin 2022.
"Nous avons identifié Micropole comme un acteur positionné sur les segments porteurs du marché IT (informatique, NDLR), avec des équipes dotées de fortes expertises autour de la data", avait expliqué Sébastien Lombardo dans le communiqué annonçant le lancement de son offre.
Or, "malgré ces atouts, les performances économiques de Micropole, notamment la rentabilité opérationnelle, se situent bien en deçà des autres acteurs comparables. Le cours de Bourse de Micropole reflète d'ailleurs cette situation en n'ayant quasiment pas évolué depuis 20 ans", avait-t-il aussi asséné.
Une "liquidité immédiate"
Miramar propose donc aux actionnaires de Micropole une "liquidité immédiate", avec une prime substantielle, et compte redresser la société grâce à l'expérience de Sébastien Lombardo. Ce dernier avait notamment racheté la société de technologie Valtech en 2010 qu'il a présidée pendant plus de 10 ans avant de céder une participation majoritaire au fonds BC Partners.
Sébastien Lombardo affirme avoir déjà acquis à sa cause deux investisseurs institutionnels de Micropole, à savoir Nextstage Am et Dorval Am, qui possèdent respectivement 15,5% et 5,4% du capital. Dans son projet, Miramar compte aussi devenir actionnaire majoritaire de Micropole, et maintenir en Bourse l'entreprise de services numériques.
La Bourse de Paris sera donc le théâtre d'une nouvelle joute boursière, après celle autour du rachat de Believe, le spécialiste français de la musique numérique. Finalement, c'est bien le consortium formé autour du fondateur du groupe qui a pu faire main basse sur Believe, après l'abandon de Warner Group dans la course au rachat de la société française...
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