PARIS (Reuters) - Le président du directoire de M6, Nicolas de Tavernost, considère qu'une taxe sur les chaînes privées pour financer l'arrêt de la publicité sur le service public est "inopportune".
"Nous ne souhaitons pas être ceux qui financent le secteur public (...) Cette taxe est inopportune (...) Nous contestons ce mécanisme de compensation un euro pour un euro", a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Reuters.
Parmi les mesures envisagées par la commission présidée par Jean-François Copé pour compenser l'arrêt de la publicité sur France Télévisions, figure une taxe de 80 millions d'euros sur les recettes publicitaires des chaînes privées.
"Le mérite de cette réforme est de remettre un certain nombre de sujets sur la table", a néanmoins ajouté Nicolas de Tavernost, précisant qu'il s'agissait d'une "bonne mesure (...) car elle a un double impact : rétablir une concurrence normale et réinventer le financement de la filière".
"Plus on ira vite dans la réforme plus elle sera efficace", a-t-il conclu, se plaignant du maintien d'une inégalité de traitement par rapport au service public sur deux points : l'interdiction de la publicité nationale pour les décrochages locaux et de l'autopromotion entre chaînes d'un même réseau.
REPORTS DIFFICILES À CHIFFRER
Nicolas de Tavernost qui avait chiffré en mars à environ 70 millions d'euros les possibles reports publicitaires vers M6, a refusé vendredi de reprendre ce chiffre.
"Nous ne faisons pas de chiffrage car nous ne connaissons pas le scénario retenu", a-t-il déclaré.
"On n'a pas constaté les transferts qui ont été annoncés, il y a de nouvelles chaînes qui vont en bénéficier et cela va beaucoup dépendre de l'état du marché sur 2009, 2010 et 2011. Donc, par prudence, il vaudrait mieux ne pas taxer les recettes", a-t-il ajouté.
Enfin, il a jugé que le fait d'expliquer la baisse actuelle des recettes publicitaires sur France 2 par les annonces de la commission Copé était "mal connaître le marché" et représentait une "excuse caractérisée".
Il estime également que les calculs de cette commission sur le manque à gagner publicitaire pour France Télévisions - 450 millions d'euros par an pour la phase transitoire 2009-2012 puis 650 millions d'euros à partir de 2012 - sont exagérés.
"Le compte n'y est pas (...) Il s'agit d'une mise à disposition de ressources supplémentaires", a-t-il dit.
Julien Toyer, avec Cyril Altmeyer et Dominique Vidalon
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