(BFM Bourse) - La maison-mère de Facebook et Instagram a publié une croissance et des perspectives au-dessus des attentes, démontrant que ses dépenses dans l'IA n'obéraient pas ses performances.

Meta est pour l'heure le meilleur élève des "Sept Magnifiques" de Wall Street. Alphabet, Microsoft et surtout Tesla avaient tous les trois déçu les investisseurs après avoir publié leurs résultats trimestriels. La maison-mère de Facebook et d'Instagram, elle, ravit le marché. Son titre s'adjuge 7% dans les échanges de préouverture à Wall Street, ce jeudi, alors que la société dirigée par Mark Zuckerberg a livré ses comptes mercredi soir.

"Grâce à une forte croissance des recettes publicitaires, le groupe a battu les attentes au deuxième trimestre sur toute la ligne et les prévisions de recettes pour le troisième trimestre ont été plus élevées que prévu", résume Deutsche Bank.

Sur le trimestre allant d'avril à fin juin, les revenus de Meta ont progressé de 22% sur un an atteignant 39,1 milliards de dollars, soit bien plus que les 38,3 milliards de dollars attendus par le consensus cité par Bank of America.

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Une demande publicitaire "saine"

Le nombre d'usagers actifs sur les différents réseaux sociaux s'est établi à 3,27 milliards en hausse de 7% sur un an tandis que le prix moyen par publicité a progressé de 10%. Si bien que le revenu moyen par usager s'est inscrit à 11,89 dollars contre 11,65 dollars attendu par le consensus.

Autre donnée clef suivie par les investisseurs à Wall Street, le bénéfice par action a bondi de 73% sur un an à 5,16 dollars alors que les analystes tablaient sur 4,69 dollars.

La directrice financière de Meta, Susan Li, a par ailleurs indiqué que la société comptait dégager des revenus de 38,5 milliards de dollars à 41 milliards de dollars au troisième trimestre. En milieu de fourchette (39,75 milliards), cette projection est supérieure au consensus LSEG qui s'établissait à 39,1 milliards de dollars.

"Nous continuons à observer une demande publicitaire mondiale saine, et nous continuons également à améliorer les performances publicitaires grâce à tous les investissements que nous avons réalisés au fil du temps", a déclaré Susan Li lors d'une conférence téléphonique.

"Les appréhensions que les investisseurs pouvaient avoir concernant les dépenses de Meta dans l'IA et le métavers seront probablement apaisés par ces résultats trimestriels", estime Max Willens, analyste chez eMarketer, cité par Reuters. "Avec des marges aussi saines, les investisseurs de Meta devraient se sentir à l'aise avec les investissements vigoureux que la société a prévu pour le futur", a-t-il ajouté.

Vers l'assistant d'IA le plus utilisé au monde?

Le marché a récemment fait preuve de prudence sur les grandes dépenses engagées par les big tech pour ne pas manquer le train de l'IA et plus particulièrement de l'IA générative. La semaine dernière, Alphabet a vacillé en Bourse, malgré des résultats au-dessus des attentes, car la société a prévenu qu'elle allait dépenser davantage que prévu dans l'IA, 900 millions de dollars de plus exactement.

Meta a plus particulièrement fait sourciller Wall Street ces dernières années, après avoir engagé d'importantes dépenses dans le métavers, ce qui a amené sa division "Reality Labs" à accuser de lourdes pertes. Au deuxième trimestre, cette division a essuyé une perte opérationnelle de 4,5 milliards de dollars. En deux années, les pertes opérationnelles cumulées s'élèvent à environ 35 milliards de dollars.

Le directeur général, Mark Zuckerberg, et Susan Li, se sont toutefois attachés à exposer aux analystes les vertus des dépenses de la société de l'IA. La directrice financière a par exemple expliqué que l'IA jouait un rôle central dans l'amélioration de la performance marketing du groupe et, donc, de la monétisation. "Nous commençons à tester la possibilité pour les entreprises d'utiliser l'IA dans leurs discussions avec les clients pour les aider à vendre leurs biens et services et à générer des prospects", a-t-elle indiqué.

"Sur Facebook et Instagram, les progrès de l'IA continuent d'améliorer la qualité des recommandations et stimuler l'engagement", a de son côté fait valoir Mark Zuckerberg. Meta a notamment déployé de façon plus large son assistant d'IA, Meta AI. Cet outil peut être utilisé dans 20 pays et dans huit langues.

"L'essentiel est que Meta AI est en passe de devenir un service important et qu'il s'améliore rapidement en termes d'intelligence et de fonctionnalités", a assuré Mark Zuckerberg. Selon lui, Meta AI est sur le point de devenir l'assistant d'IA le plus utilisé d'ici à la fin de l'année.