(BFM Bourse) - Alors que le cours de l'éditeur de logiciels et fournisseur de services spécialisé dans l'imagerie médicale a déjà été multiplié par 5 sur un an, l'analyste de Midcap Partners anticipe encore un potentiel de hausse de 170%, jugeant que le potentiel de la plateforme iBiopsy développée par le groupe n'est pas intégré au cours.
Dans un marché parisien qui a enclenché la marche arrière sur fond de nouvelles craintes inflationnistes, Median Technologies nage à contre-courant et ajoute 4,8% à 13 euros, au lendemain d'un gain de 3,4%. Le titre revient ainsi à proximité de son sommet historique touché le 9 mars dernier en séance, à 14,5 euros - à noter que le titre avait également atteint les 14 euros deux mois après son introduction en Bourse, soit en juillet 2011.
La performance du jour intervient en réaction à une note matinale de Midcap Partners qui n'y est pas allé de main morte concernant son relèvement d'objectif sur le titre, portant celui-ci de 14 à 33,8 euros, ce qui correspond à un potentiel de hausse de 170%.
L'analyste en charge du dossier, Claire Deray, justifie cela par le fait que, "si le titre a nettement progressé (x6 depuis le 1er janvier 2020), [le cours] ne reflète pas encore le potentiel offert par la plateforme iBiopsy". Celle-ci, issue d'une technologie développée par le groupe grâce aux dernières avancées en matière de cloud computing, de big data et d’intelligence artificielle, vise à "exploiter la véritable puissance des images médicales", ce qui est "essentiel pour accélérer les innovations thérapeutiques et favoriser la médecine de précision et prédictive" explique le groupe.
Du cancer des poumons à la NASH
"Les premières indications ciblées ont concerné des domaines où les solutions de diagnostics actuels sont très insuffisantes, et où la population ciblée est importante et en croissance : le CHC (Carcinome Hépatocellulaire ou "cancer du foie") et la maladie de NASH (maladies du "foie gras") et l’immuno-oncologie" explique Claire Deray. Forts des premiers résultats obtenus, les dirigeants ont lancé en début d'année un plan de développement clinique dans le domaine du cancer du poumon, "où les enjeux de la détection précoce deviennent de plus en plus prégnants" souligne l'analyste.
Concrètement, la plateforme sert à renforcer la recherche translationnelle (qui vise à traduire en applications concrètes les théories scientifiques et les découvertes de laboratoire afin de réduire le nombre des besoins médicaux et pharmaceutiques encore insatisfaits) avec des outils d'identification de biomarqueurs alimentés par l'intelligence artificielle, puis à informer des décisions cliniques à l'aide de la recherche de similarité par CT Scan (ou tomodensitométrie) pour les services de profilage des patients.
Si ce pôle de R&D ne dégage pas encore de revenus, l'activité de fournitures de solutions et services pour les essais cliniques en oncologie (iCRO, pour "imaging Contract Research Organization), enregistre pour sa part "une forte croissance ave un carnet de commandes à plus de 52,6 millions d'euros à fin mars 2021" - en hausse de 37% par rapport au 31 décembre 2019 (38,3 millions d'euros).
Une trésorerie solide
"2020 a de nouveau été une année record pour l’activité iCRO de Median qui fournit des solutions et des services d’imagerie pour les essais cliniques en oncologie" indiquait d'ailleurs le groupe dans ses résultats annuels. Ses revenus sont ressortis en progression 31% à 11 millions d'euros sur l'exercice écoulé.
"Via sa plateforme iSee et les services associés, le groupe cible les sociétés biopharmaceutiques en direct et via des CRO (pour "Contract research organization", soit une entreprise qui fournit, sur une base contractuelle, des services dans le domaine de la recherche biomédicale pour l'industrie pharmaceutique ou biotechnologique ainsi que pour les organismes de recherche publics) en Europe, en Amérique du Nord et en Chine, dans le cadre de leurs essais cliniques dans la recherche contre le cancer" développe Claire Deray.
La spécialiste du dossier pointe par ailleurs la trésorerie solide de la société, qui a "les moyen d'auto-financer les besoins relatifs au pipeline de plans de développement clinique en cours dans le domaine du CHC (récurrence et dépistage) dans la NASH et dans le cancer du poumon", avec une trésorerie de près de 40 millions à fin mars, celle-ci incluant la levée de fonds de 28 millions d'euros de mars dernier.
L'analyste, qui intègre désormais ces indications dans sa modélisation, revoit en hausse ses prévisions de pertes opérationnelles sur les prochaines années avec un Ebit attendu à -10,1 millions d'euros en 2021 et -11,5 millions en 2022 (contre -9,1 et -5,2 millions attendus précédemment). Elle s'attend, en parallèle, à ce que les revenus de Median Technologies bondissent à 29,3 millions d'euros sur l'exercice 2020, ce qui correspondrait à un bond de 166% sur deux ans.
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