(BFM Bourse) - Après avoir plongé mercredi de 47% pour sa reprise de cotation après un mois de suspension, l'action Belvédère a enregistré jeudi un rebond spectaculaire de 64.4% à 48.99 euros. La volatilité extrême du titre reflète la complexité du dossier.

Le 16 juillet dernier, le Tribunal de Commerce de Beaune a rendu sa décision d'ouvrir une procédure de sauvergarde au profit du fabricant de vodka et de ses filiales (dont Marie Brizard et Sobieski).

"Face à la volonté de certains porteurs d'obligations à taux variables d'obtenir un remboursement anticipé au détriment des actionnaires et des autres créanciers, cette procédure va permettre au groupe de réussir sa restructuration financire dans les meilleures conditions, tout en assurant la bonne marche des affaires", explique Belvédère.

A l'origine du mécontentement de certains créanciers, le non respect par Belvédère d'un covenant, le groupe ayant enfreint l'engagement pris de ne pas dépasser les 10% d'actions détenues en autocontrôle. A la suite de quoi, les porteurs de créances ont exigé le remboursement de l'emprunt, soit quelques 375 millions d'euros.

La procédure de sauvergarde gèle les dettes de la société et lui donne du temps - entre 6 et 12 mois - pour remédier au problème, via l'entrée au capital de nouveaux investisseurs et/ou des cessions d'actifs.

Dans ce contexte, le fort rebond du titre semble pouvoir s'expliquer par des questions de valorisation. Selon un analyste parisien, "avant dilution liée à un apport en fonds propres et/ou à une cession de l'autocontrôle, la valorisation pour 2.138 millions de titres (soit 2.509 millions de titres moins l'auto-contrôle détenu au 20 juin de 371 000 titres) ressort à 117.4 euros pour 250 millions d'euros d'actifs". Il calcule ensuite, "à titre d'illustration, [qu']en cas d'apport de 50 millions d'euros par création de 1 million de titres, la valorisation serait encore de 95.8 euros", bien éloignée du dernier cours coté.