PARIS (Reuters) - Maurel & Prom publie un résultat opérationnel 2008 en nette progression - grâce notamment à la hausse du prix du brut - et confirme qu'il pourrait envisager de réaliser des acquisitions.

Le groupe pétrolier, dont l'activité est centrée sur l'exploration, a également répété qu'il pourrait émettre des obligations convertibles en cas de conditions particulièrement favorables ou d'acquisitions.

En 2008, le résultat opérationnel de Maurel & Prom a été multiplié par plus de quatre pour atteindre 95,5 millions d'euros, parallèlement à la hausse du baril de brut, les prix moyens du Brent et du WTI ayant respectivement enregistré des hausses de 34% et 37% par rapport à 2007.

Le bénéfice net part du groupe, dopé en 2007 par d'importantes plus-values de cessions, s'est établi à 62,5 millions d'euros contre 766,1 millions, alors que le chiffre d'affaires - déjà publié - a atteint 385,2 millions (+33%).

Selon le consensus Reuters estimates, les analystes attendaient en moyenne un résultat net part du groupe de 32,8 millions d'euros et un résultat opérationnel de 127,2 millions.

Au 31 décembre 2008, Maurel & Prom affichait une trésorerie nette de 189 millions d'euros. Avec la cession de sa filiale colombienne Hocol pour 748 millions de dollars, annoncée début mars, le groupe souligne qu'il "disposera d'une trésorerie propre lui permettant de couvrir le remboursement de sa dette obligataire à échéance de début 2010 et de verser un dividende à ses actionnaires au titre du résultat de 2008".

Fin février, le groupe avait dit envisager de proposer son assemblée générale ordinaire de juin un dividende compris entre 0,25 et 0,40 euro, contre 1,20 euro versé au titre de 2007.

Maurel & Prom rappelle qu'il a reçu l'autorisation de l'assemblée générale des actionnaires du 24 février de pouvoir faire appel au marché - a priori avec des obligations convertibles - et que sa stratégie "demeure prioritairement la découverte et la mise en valeur de champs d'hydrocarbures (Exploration)".

"ENVIRONNEMENT DE DÉTRESSE"

"Si aucune acquisition ou aucun rapprochement n'est actuellement en cours d'étude, la société entend saisir toute opportunité qui pourrait éventuellement se présenter", écrit Maurel & Prom. La société relève qu'elle pourrait bénéficier d'"opportunités à saisir dans un environnement de détresse".

"En croissance externe, nous continuons à regarder des 'farm in' (partenariats, NDLR) chez des voisins. Les circonstances actuelles font que les conditions des 'farm in' sont plus avantageuses pour celui qui entre dans une association", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Jean-François Hénin, P-DG de Maurel & Prom.

"Bien évidemment, nous regardons ce qu'il est possible de faire du côté des 'distressed' (actifs en détresse, NDLR). En la matière, à ce jour, nous n'avons pas vu de situations vraiment intéressantes. Mais nous ne doutons pas qu'il va s'en produire", a-t-il ajouté.

Jean-François Hénin a également rappelé que la société pourrait mobiliser "100 à 200 millions d'euros" pour une acquisition, soit une somme qui combinerait les prix d'achats et des prêts de développement.

Evoquant la possibilité pour Maurel & Prom de faire appel au marché, son P-DG a déclaré : "Nous n'avons pas besoin de le faire. Nous pensons réserver ces autorisations soit à une opportunité exceptionnelle de marché (...), soit dans le cas où nous aurions une acquisition importante à faire."

"A ce jour, nous n'avons pas de choses planifiées et nous n'avons plus besoin de le faire. Mais on ne se privera pas de le faire si on en a l'opportunité ou si nous voyons une belle opération qui le justifie."

Avec le démarrage au Gabon de la production d'Onal et les perspectives de mise en valeur des champs voisins (Omko), le groupe estime que sa production "devrait pouvoir atteindre fin 2009 un niveau proche de celui de fin 2008 et supérieure d'un tiers à la moyenne annuelle 2007".

En 2008, la société a enregistré une production nette en hausse de 27% à 15.704 barils par jour.

Sur la base des réserves certifiées au 1er janvier 2009 et après retraitement pour tenir compte de la cession d'Hocol, les réserves prouvées et probables du groupe s'élèvent à 119 Mboe (millions de barils équivalents pétrole).

Benjamin Mallet, édité par Jacques Poznanski

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