(BFM Bourse) - Le groupe britannique a publié des ventes en net repli sur la période de 13 semaines se terminant au 30 décembre et abaissé sa prévision de rentabilité pour l'ensemble de son exercice complet. Ce qui pèse sur les autres valeurs du luxe à Paris.
En un an, le secteur du luxe s'est quelque peu ringardisé en Bourse. Compartiment phare du début de l'année 2023, il a ensuite perdu de l'allant (avec quelques exceptions parmi les valeurs, comme Hermès) sur la seconde moitié de l'an passé, en raison d'un sévère coup de frein sur la demande, qui avait explosé après la pandémie.
A titre d'exemple, le numéro un du luxe LVMH a nettement sous-performé le CAC 40 en 2023, gagnant 8% contre 16,5% pour l'indice parisien. Le début de 2024 ne s'avère pas plus engageant bien au contraire, LVMH perdant 8,4% et Hermès 4%.
Ce vendredi plus particulièrement, l'ensemble du secteur subit un coup de pression en Bourse, à la suite de la publication de Burberry, comme cela avait d'ailleurs déjà été le cas, mi-novembre.
La griffe britannique a fait un point sur ses ventes sur la période des 13 semaines se clôturant le 30 décembre dernier. Sur ce laps de temps, le groupe d'outre-Manche a publié des revenus de 706 millions de livres, en baisse de 7% sur un an en données publiées et de 2% hors effets de changes.
Une prévision de rentabilité encore sabrée
A nombre de magasins comparables, les ventes du groupe ont reculé de 4% sur la période, alors que, selon Luca Solca, analyste chez Bernstein, le consensus tablait sur un repli de 3% .
La zone Amérique a été particulièrement faible, avec des ventes en baisse de 15% à nombre de magasins comparables, tandis que l'Europe- Moyen-Orient-Afrique a baissé de 5% et que l'Asie Pacifique a affiché une croissance de 3%.
Surtout, Burberry a pour la deuxième fois en quelques mois abaissé sa prévision de résultat opérationnel ajusté pour son exercice complet, clos en mars prochain. Le groupe table sur une fourchette de 410 millions de livres à 460 millions de livres, contre 552 millions à 668 millions de livres précédemment.
En conséquence l'action, Burberry chute, reculant de 6,7% vers 9h40 à la Bourse de Londres, après avoir même perdu plus de 13% en début de séance. A Paris Kering et LVMH ont perdu plus de 3% en début de séance, et reculent actuellement de 2% et 1,3% respectivement, accusant les deux plus fortes baisses du CAC 40. Hermès de son côté résiste (+0,3%).
Craintes en Chine
La tendance dans le luxe peut également être pénalisée par des statistiques ternes en Chine, où les prix à la consommation ont reculé de 0,3% sur un an en décembre tandis que ceux à la production ont diminué de 2,7% sur un an toujours.
Dans une note publiée jeudi, Bank of America recommandait aux investisseurs d'attendre encore avant de revenir sur le luxe.
"La meilleure opportunité d'achat dans le secteur du luxe est généralement liée à la crainte d'une croissance structurelle, et bien que les valeurs du luxe aient baissé de 16% par rapport à leur pic, nous n'en sommes pas encore là", écrit la banque. L'établissement s'attend à ce que le secteur dans son ensemble n'affiche qu'une croissance limitée à 4% en 2024 hors effets de changes, avec une progression concentrée sur le second semestre.
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