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Lvmh : Pourquoi le luxe résiste en Bourse à l'onde de choc sur le CAC 40 provoquée par François Bayrou

Aujourd'hui à 10:32
Le luxe a la tête haute

(BFM Bourse) - Le risque d'une chute du gouvernement Bayrou a fait plier la quasi-totalité des actions de la place parisienne, avec un CAC 40 qui a perdu plus de 3% en deux séances. Mais les trois groupes de luxe, eux, résistent bien, bénéficiant d'une sous-exposition notable à la France et de valorisations plus attrayantes que par le passé.

Dire que François Bayrou a fait dérailler le CAC 40 relève de l'euphémisme. Le Premier ministre a annoncé lundi qu'il soumettrait son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre, ouvrant la voie à une potentielle sinon probable censure. De nombreux partis politiques (La France insoumise, le Rassemblement national, le Parti socialiste ou encore les écologistes) ont fait savoir qu'ils ne voteraient pas la confiance dans le cadre de ce scrutin.

"Dans l’état actuel des choses, le gouvernement tomberait, ce qui ouvrirait la voie à un nouveau Premier ministre, voire à de nouvelles élections législatives. Cela a donc renforcé les préoccupations existantes concernant le déficit de la France, et les actifs du pays ont enregistré une nette sous-performance hier", explique Deutsche Bank. "Le 'choc politique' ravive le risque souverain français et l’incertitude réglementaire et budgétaire", a de son côté jugé Antoine Fraysse-Soullier, analyste de marché pour Etoro.

Ce retour de l'incertitude politique a malmené le CAC 40 qui a perdu plus de 3,25% en deux séances (lundi et mardi). Les banques et les groupes de BTP et de concessions ont été particulièrement touchés. Société Générale a perdu 10% en deux séances et Vinci plus de 11%. Ce mercredi 27 août, le CAC 40 tente de se reprendre comme il peut (+0,1% vers 10h45).

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Moins dans le brouillard sur les droits de douane

Dans les faits la quasi-totalité des secteurs a pris l'eau. Mais un compartiment a bien résisté: le luxe. LVMH a limité la casse lundi (-1,4%) et surtout mardi (-0,37%). Le numéro du luxe prend même 1,6% ce mercredi, signant la plus forte hausse du CAC 40. Hermès a navigué en eaux claires, reculant de 0,67% lundi, 0,4% mardi, tandis que son titre s'adjuge 0,8% ce mercredi. Kering pour sa part n'a connu que du vert sur la semaine (+0,2% lundi, +0,5% mardi et +1,33% ce mercredi).

"Avec l'incertitude politique, ce qui revient en France reste le risque d'une baisse de la consommation ou d'une hausse de la fiscalité. Les investisseurs veulent en conséquence réduire leur exposition à la France et les groupes de luxe sont justement sous-exposés à la France", explique un analyste.

Dans le même temps, les risques autour des surtaxes douanières américaines ont quasiment disparu, depuis que l'Union européenne et les États-Unis sont parvenus à un accord ramenant ces droits de douane à un taux de 15%, fin juillet.

"On connaît les tarifs douaniers, on connaît les règles du nouveau jeu. On sait que les groupes vont devoir augmenter leurs prix pour répercuter les droits de douane et les entreprises ont eu le temps d'y réfléchir. La seule interrogation porte sur la réponse des consommateurs américains à ces futures hausses de prix", ajoute l'analyste cité plus haut.

La directrice financière de Kering, Armelle Poulou, avait déclaré aux analystes, fin juillet, que les surtaxes douanières américaines étaient "gérables", notamment via des hausses de prix.

Dans une note récente, UBS écrivait que les marques devront hausser leur prix d'environ 2% aux États-Unis ou de 1% dans le monde pour neutraliser l'impact sur leur résultat opérationnel, par ailleurs assez faible chez les groupes français (1% pour Hermès, 3% pour LVMH et 6% pour Kering, selon la banque suisse).

Un chiffre d'affaires en France en grande partie assuré par les touristes

Pour revenir à l'incertitude politique en France, les groupes de luxe sont effectivement très peu exposés à l'Hexagone, ce qui peut amener certains investisseurs à les privilégier.

Au premier semestre 2025, la France représentait 8% des revenus totaux de LVMH, un taux qui passe à 9,2% pour Hermès. Kering de son côté n'avait pas détaillé la part de ses revenus générés dans l'Hexagone mais "l'Europe de l'Ouest" représentait environ 29% de son chiffre d'affaires.

"Le luxe n'est pas le secteur le plus concerné par une dégradation de l'environnement économique français. La clientèle française reste très limitée pour les groupes de luxe français. Facialement, elle représente moins de 10% du chiffre d'affaires global de ces groupes. Mais au moins la moitié de ce chiffre d'affaires est généré par les touristes qui achètent des produits de luxe en France. En conséquence, la "vraie" exposition au consommateur français est probablement plus proche d'un chiffre inférieur à 5%", explique un intermédiaire financier.

Paradoxalement, l'incertitude politique en France, si elle venait à peser sur l'euro face au dollar, aurait des effets collatéraux positifs pour les groupes de luxe. La chute de la devise européenne inciterait davantage les touristes américains à acheter des biens de luxe en Europe, ce qui apporterait un soutien aux ventes.

"Une dépréciation de l'euro serait une bonne nouvelle mais on en est encore très loin, le mouvement (sur les changes, NDLR) a été beaucoup trop timide pour tirer des conclusions", explique l'intermédiaire financier.

Ce dernier pointe un autre facteur qui a pu jouer en faveur des groupes de luxe ces derniers jours: leurs valorisations. "Le secteur a beaucoup souffert", rappelle-t-il, ajoutant que ces valorisations plus basses ont potentiellement pu "amorcer un début de rotation sectorielle".

L'ensemble du compartiment du luxe a, en effet, chuté ces derniers mois, miné par un net ralentissement de la demande dû à une faiblesse des dépenses chez les consommateurs chinois et américains, ainsi qu'à des effets de changes défavorables. Sur l'ensemble de 2025, l'action LVMH perd 22,4%, celle d'Hermès 9,6% et celle de Kering 4,3%, les trois groupes sous-performant le CAC 40 (+4,7% sur la même période).

Au début du mois, Royal Bank of Canada écrivait que "la valorisation commenç(ait) à paraître attrayante chez LVMH tandis qu'Hermès a connu une dépréciation de ses multiples boursiers". La banque canadienne jugeait que ces deux titres méritaient en conséquence d'être mis en portefeuille.

L'intermédiaire financier précédemment cité prévient toutefois que si des mesures défavorables à la fiscalité des entreprises devaient être annoncées dans les prochains mois "le luxe passerait à la caisse et probablement plus que les autres".

À titre d'exemple, LVMH avait évalué entre 700 millions et 800 millions d'euros l'impact sur son bénéfice de la surtaxe temporaire de l'impôt sur les sociétés qui était contenue dans la loi de finances pour 2025.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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