(BFM Bourse) - Alors que des rumeurs de marché affirmaient que le géant français du luxe réfléchissait à renégocier les conditions de rachat de Tiffany, LVMH dément et indique également être tenu par un engagement de ne pas acheter d'actions du groupe américain pour l'instant.
Le géant du luxe LVMH, qui a conclu fin 2019 un accord à 16 milliards de dollars pour racheter Tiffany, a indiqué jeudi qu'il n'envisageait pas d'acheter des actions du joaillier américain directement sur le marché, suite à des rumeurs générées par une baisse du cours de ce dernier ces derniers mois.
Mercredi, le journal américain Women's Wear Daily avait affirmé que le groupe de Bernard Arnault avait réuni un conseil d'administration pour examiner les conditions de ce rachat, dans un contexte de dégradation des perspectives du marché américain. En vue de cette renégociation, des sources proches du dossier indiquaient même que Bernard Arnault envisageait de plaider le non-respect, par Tiffany, de certaines obligations prévues dans l'accord de rachat, pour convaincre le joaillier américain d'abaisser le prix convenu pour l'opération.
Dans lvmh.fr/actualites-documents/communiques/communique-04062020/">un bref communiqué publié jeudi matin, LVMH confirme avoir réuni un conseil d'administration mardi, qui a "notamment porté son attention sur l'évolution de la pandémie et son impact potentiel sur les résultats et les perspectives de la société Tiffany au regard de l'accord qui lie les deux groupes".
Une acquisition record pour le secteur du luxe
"Compte tenu des rumeurs ayant circulé sur le marché, LVMH confirme, à cette occasion, ne pas envisager d'acheter d'actions Tiffany sur le marché", poursuit toutefois le géant du luxe.
LVMH avait déjà réagi à de telles rumeurs fin mars dernier, rappelant à l'époque que, "conformément aux accords conclus avec Tiffany en novembre, il est actuellement tenu par un engagement de ne pas acheter d'actions Tiffany" directement sur le marché.
En novembre dernier, le numéro un mondial du luxe avait annoncé croquer le célèbre joaillier pour 16,2 milliards de dollars, une acquisition record pour le secteur ainsi que pour LVMH, qui avait porté le titre du géant français du luxe à un record historique.
Le groupe avait proposé une offre de rachat à 135 dollars par action. Or l'action Tiffany a beaucoup baissé depuis (mercredi soir, à la Bourse de New York, elle a clôturé à 114 dollars par titre, soit 15,5% plus bas), générant des rumeurs selon lesquelles LVMH s'apprêtait à intervenir sur le marché pour y acheter directement des actions Tiffany afin d'ajuster à la baisse le coût de l'opération.
La clôture de l'opération est prévue pour mi-2020
En février dernier, LVMH avait levé 9,3 milliards d'euros sur le marché afin de financer l'acquisition du joaillier. Le reste des 16,2 milliards de dollars que le groupe doit débourser doit être financé par du numéraire existant et des billets de trésorerie, à des taux négatifs. Sept banques (Bank of America, Citibank, Natixis, Crédit Agricole, Société Générale, Deutsche Bank et HSBC) ont coordonné l'opération.L'intégration de Tiffany fera passer de 9% à 16% la contribution de la division montres et joaillerie (Bulgari, Chaumet, Tag Heuer, Hublot, Zenith, Fred) au chiffre d'affaires total du groupe. La branche devancera ainsi les vins et spiritueux (10%) et les parfums et cosmétiques (12%), mais loin derrière la mode et maroquinerie (environ 40%).
Dans un marché parisien qui cède à de légères prises de bénéfices jeudi matin (-0,3% pour le CAC peu avant 11h) après un rallye impressionnant au cours des trois dernières séances (+6,1%), le titre de la plus grosse capitalisation boursière française (198,7 milliards d'euros à la clôture de mercredi) cède 0,81% à 390,25 euros. Fort de son net rebond enregistré sur le mois écoulé (+15,4%), le titre LVMH limite désormais son repli à 5,6% depuis le 1er janvier.
(avec AFP)
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