(BFM Bourse) - LVMH s'envole à la Bourse de Paris après avoir publié une activité nettement au-dessus des attentes au troisième trimestre. Plusieurs autres titres suivent les opérateurs de marché opérant des lectures croisées sur les différentes activités de la société.
LVMH signe un impressionnant carton à la Bourse de Paris. L'action du numéro un du luxe prend 12,9% en milieu d'après-midi, une hausse d'une ampleur rarissime pour un membre du CAC 40.
L'action est catapultée par une activité largement au-dessus des attentes au troisième trimestre, notamment dans sa division "mode et maroquinerie" qui a vu ses revenus reculer de 2% en données comparables contre une baisse de 4% anticipée par les analystes.
On a parfois tendance à l'oublier mais LVMH reste un conglomérat du luxe avec une grande diversité de métiers (maroquinerie, vêtements, montres, joaillerie, parfums, cosmétiques, distribution sélective, vins, spiritueux). Ce qui explique que ses résultats permettent des lectures croisées pour tout un ensemble d'autres groupes de la cote parisienne. C'est-à-dire que des opérateurs tirent, à partir des chiffres de la société, des enseignements pour d'autres entreprises de plusieurs secteurs.
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Un tournant dans le luxe?
La lecture croisée la plus évidente reste celle s'opérant pour les autres groupes de luxe. À Paris, Kering et Hermès prennent plus de 6%. À Londres, Burberry avance de 5,3% tandis qu'à Milan, Brunello Cucinello gagne 3,7%, Salvatore Ferragamo s'adjuge 10% et Moncler prend 8,6%. À Zurich, Richemont avance de 5,6%.
"Les investisseurs espèrent que LVMH, et potentiellement l'ensemble du secteur du luxe, a pris un tournant décisif en matière de croissance des ventes en devises étrangères sur deux ans, grâce à une Chine continentale plus robuste", commente Deutsche Bank.
Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, la directrice financière de LVMH, Cécile Cabanis, a indiqué que les dépenses locales de luxe des consommateurs chinois avaient enregistré une hausse "mid to high single digit", ce que l'on peut traduire par 4 à 9%, au troisième trimestre.
Un signal encourageant pour les spiritueux
Au-delà du luxe pur et dur, d'autres sociétés sont portées par la publication de L'Oréal. C'est le cas des groupes de spiritueux. Rémy Cointreau prend 3,2% et Pernod Ricard avance de 1,2%.
LVMH a indiqué que sa division "vins et spiritueux" avait affiché une croissance de 1% en données comparables au troisième trimestre, alors que les analystes anticipaient un repli de 3% en données comparables.
Certes, cette performance meilleure qu'attendu provient avant tout des vins et des champagnes. Cela n'empêche pas le marché d'y voir du positif pour les spiritueux.
"D'abord le chiffre d'affaires global de LVMH montre quand même une confirmation que la baisse commence à s'infléchir en Chine sur la consommation de produits de luxe tandis que l'on a une solidité de la consommation aux États-Unis", explique Pierre Tegner, analyste chez Oddo BHF.
"Il y a par ailleurs l'effet de l'amélioration séquentielle (d'un trimestre sur l'autre, NDLR) de la division vins et spiritueux de LVMH dans sa globalité. Ce qui montre déjà un point d'inflexion sur les alcools premium et super-premium dont on peut penser qu'il finira par se retranscrire sur la partie cognac", ajoute-t-il.
Cela sent bon pour L'Oréal
"La publication de LVMH envoie des signaux très positifs qui sont rassurants sur le fait que le pire est peut-être derrière nous en matière de consommation de produits discrétionnaires. Même si les vins et spiritueux ne sont pas ceux qui en profitent le plus, on voit une bascule et on peut penser que cela se répercutera sur ces produits d'ici à quelques trimestres", conclut l'analyste.
L'Oréal et Interparfums s'adjugent de leur côté respectivement 2,4 et 5,5%. Cette fois-ci la lecture s'opère au sein de deux divisions.
D'une part, au niveau des "parfums et cosmétiques" de LVMH, une division qui a vu ses revenus augmenter de 2% en données comparables, soit un peu plus que les attentes (+1,7%).
Rappelons que les parfums représentent une partie très importante de la division "luxe" de L'Oréal.
Et d'autre part, du côté de la distribution sélective, qui inclut le distributeur Sephora, et a vu sa croissance atteindre 7% en données comparables contre un consensus logé à 5%.
Dans une note publiée ce mercredi, UBS estime que ces chiffres constituent "une lecture croisée encourageante" pour L'Oréal.
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