(BFM Bourse) - Chacune des principales divisions du groupe s'affiche en recul au cours des trois premiers mois de l'année. Le groupe va réduire de 30% le montant du dividende par rapport à ce qu'il envisageait de verser au titre de 2019, et les dirigeants vont réduire leur rémunération dans les mêmes proportions, en renonçant en outre à leur variable pour l'exercice en cours.
Même au pire de la crise de 2009, le leader mondial du luxe n'avait pas subi un tel effondrement de ses ventes. Premier groupe du CAC 40 à présenter ses revenus trimestriels, LVMH a dévoilé jeudi soir un chiffre d'affaires au premier trimestre à 10,596 milliards d'euros, traduisant une chute de 15% par rapport aux trois premiers mois de 2019, et même de -17% à périmètre et devises comparables.
L'ampleur de la baisse reste toutefois dans la fourchette de -10% à -20% communiquée par le groupe le 27 mars dernier. Aux yeux de LVMH, cette variation "témoigne d’une bonne capacité de résistance dans un environnement économique perturbé par une grave crise sanitaire, entraînant la fermeture des boutiques et des sites de production dans la plupart des pays au cours des dernières semaines et l’arrêt des voyages internationaux".
"Dans ce contexte inédit, je tiens tout d’abord à remercier nos collaborateurs qui, à travers le monde, se sont mobilisés pour venir en aide aux soignants et participer à l’effort collectif, en fabriquant du gel hydroalcoolique, en permettant d’acheminer ou en produisant des masques ou encore en trouvant des équipements pour les hôpitaux", a déclaré le PDG Bernard Arnault, tandis que le groupe a réorienté la production de plusieurs de ses ateliers pour contribuer à la lutte contre la pandémie du coronavirus.
La division Mode & Maroquinerie permet de limiter la casse
Par division, celle des Montres & Joaillerie, la plus petite et généralement la plus cyclique, a particulièrement souffert avec un recul de 26% de ses ventes,, notamment chez Bulgari, TAG Heuer ou Hublot. La Distribution sélective diminuant dans les mêmes proportions alors que toutes les boutiques Sephora ont été fermées en Chine sur une bonne partie du trimestre, celles situées en Europe et aux Etats-Unis l'étant depuis mi-mars - inversement les ventes en ligne enregistrent une progression "sensible".Les ventes des Parfums & Cosmétiques diminuent de 19% alors que les détaillants abaissent leur niveau de stocks au vu de la crise en cours, et celles des Vins & Spiritueux de 14% sous l'effet notamment d'un ralentissement du cognac Hennessy en Chine alors que le marché américain a plutôt bénéficié de commandes anticipées de la part des distributeurs avant le confinement.
C'est la division phare de Mode & Maroquinerie qui résiste ainsi le mieux avec une baisse des ventes de "seulement" 10% des ventes dans un environnement marqué par la fermeture des boutiques dans plusieurs régions du monde, à l'inverse des ventes en ligne qui connaissent pour leur part une progression rapide.
Compte tenu des circonstances, LVMH compte maintenir "une stratégie centrée sur la préservation de la valeur de ses marques, en s’appuyant sur l’exceptionnelle qualité de ses produits et la réactivité des équipes", et renforcera encore sa politique de maîtrise des coûts et de sélectivité des investissements.
Reste que les fermetures de sites de production et de magasins dans la plupart des pays du monde pendant le 1er semestre auront un impact sur les ventes et les résultats annuels, impact qui ne peut être précisément évalué en l'absence de le calendrier de retour à la normale dans les différentes zones d’implantation. "On ne peut qu’espérer que la reprise se fasse graduellement à partir des mois de mai ou juin après un second trimestre qui devrait être encore très affecté par la crise, en particulier en Europe et aux Etats-Unis. LVMH compte sur le talent et la motivation de ses équipes, la diversité de ses métiers et le bon équilibre géographique de ses ventes pour renforcer encore en 2020 son avance sur le marché mondial des produits de haute qualité", indique le groupe dans son communiqué.
Réduction du dividende
Quoi qu'il en soit, le conseil d’administration a décidé "eu égard aux circonstances actuelles et aux recommandations gouvernementales", de proposer à l'assemblée générale (repoussée au 30 juin) un dividende réduit de 30% par rapport au montant annoncé le 28 janvier 2020. Ainsi, le dividende de l’exercice 2019 serait de 4,80 euros au lieu de 6,80 euros par action envisagé au départ. Compte tenu de l’acompte de 2,20 euros distribué en décembre, un solde de 2,60 euros serait mis en paiement le 9 juillet.En outre, le PDG Bernard Arnault ainsi que les autres administrateurs exerçant des fonctions exécutives au sein de LVMH ont renoncé à leur rémunération pour les mois d’avril et mai ainsi qu’à toute rémunération variable au titre de l’année 2020. Enfin, les administrateurs de la Société ont pris la décision de réduire de 30% le montant de leur rémunération au titre de leur mandat social pour l’année 2020.
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