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Lvmh : Hermès gagne une bataille dans sa guerre contre lvmh

jeudi 6 janvier 2011 à 19h32
BFM Bourse

par Pascale Denis et Julien Ponthus

PARIS (Reuters) - Hermès a gagné jeudi une bataille dans la guerre qui l'oppose à LVMH en obtenant le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à son schéma visant à sanctuariser une majorité de son capital face aux appétits du géant mondial du luxe.

L'AMF a accordé aux actionnaires familiaux d'Hermès une dispense d'offre publique d'achat qui semblait loin d'être acquise, aux dires de certains juristes, mais qui devrait maintenant faire l'objet d'un recours de la part de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam).

"Hermès était déjà une forteresse ; maintenant, cette décision, si elle était confirmée en cas d'appel, signifierait que ses murs ont été encore relevés", déclare un avocat d'affaires, pour qui certains investisseurs non familiaux soutenaient la dispense d'OPA.

L'AMF a simplement indiqué dans un communiqué avoir accordé "la dérogation (...) qui lui a été soumise par les membres du groupe familial Hermès", ajoutant que sa décision motivée serait publiée "dans un délai rapide".

Cette publication est attendue vendredi après-midi, a-t-on indiqué à Reuters de source proche du dossier.

Colette Neuville, présidente de l'Adam, avait fait savoir en décembre qu'elle ferait appel de toute dérogation. Interrogée par Reuters jeudi, elle a déclaré : "Il y a 99% de chances pour que je fasse appel."

Attendant de connaître la décision motivée du gendarme de la Bourse, elle n'a pas souhaité faire davantage de commentaire.

QUESTIONS EN SUSPENS

Pour leur part, les héritiers d'Hermès ont déclaré avoir "pris acte de cette décision favorable (qui) permettra la mise en oeuvre du projet de reclassement qui traduit la volonté unanime de la famille de préserver la culture d'Hermès".

Le groupe LVMH s'est refusé quant à lui à tout commentaire.

Pour sécuriser le capital d'Hermès face à LVMH, qui détient aujourd'hui 20% d'un groupe considéré comme le joyau du luxe français, la soixantaine d'actionnaires familiaux qui détient environ 73% du sellier avaient décidé début décembre de créer une holding regroupant plus de 50% du capital du groupe.

Légalement tenus de lancer une OPA compte tenu du franchissement du tiers du capital par la holding, ils pouvaient aussi demander une dérogation à l'AMF, ce qu'ils ont fait en invoquant une opération de "reclassement" interne.

N'étant liés par aucun pacte d'actionnaires ou accord de préemption, il s'agissait pour eux de trouver la parade face à LVMH, ce dernier pouvant se présenter comme un acheteur naturel face à des héritiers de la sixième génération ayant des intérêts divergents et pouvant vouloir céder leurs titres.

La holding, qui aura un droit de préférence sur des titres restés détenus en direct, devrait ainsi assurer la liquidité aux membres de la famille qui voudraient les céder.

Nombre de questions restent cependant en suspens, concernant notamment le pourcentage précis du capital qui sera apporté à la holding ou les moyens qui lui permettront d'assurer la liquidité aux actionnaires.

Reste aussi à savoir si l'ensemble des actionnaires familiaux participeront à ce schéma.

"Entre 50% et 73% il y a un gouffre", relève un banquier d'affaires qui a souhaité garder l'anonymat.

"LVMH NE LÂCHERA PAS LA PRESSION"

Aux dires d'un autre banquier, le PDG de LVMH Bernard Arnault "va continuer à jouer les dissensions et ne lâchera pas la pression (...) Cela va durer longtemps".

Un spécialiste des arbitrages boursiers estime pour sa part que la décision de l'AMF "n'est pas illogique, compte tenu du caractère limite de l'attaque (de LVMH)".

LVMH avait mis le monde du luxe en ébullition en dévoilant le 23 octobre 2010, à la stupeur générale, avoir pris 17% d'Hermès via des instruments financiers (equity swaps) qui lui ont permis de ne pas déclarer les franchissements de seuil réglementaires.

Le groupe a ensuite poursuivi ses achats de titres sur le marché et a franchi fin décembre la barre des 20%.

Les conditions dans lesquelles il a acquis sa participation de 17% font l'objet d'une enquête de l'AMF, dont les conclusions ne sont pas attendues avant des mois.

L'annonce de l'AMF a provoqué jeudi une chute du titre Hermès, qui a perdu environ 3,5% à la Bourse de Paris juste après la publication de la décision. Il a finalement cédé 1,9% en clôture à 155,05 euros, tandis que LVMH avançait de 1,75% à 121,90 euros.

Edité par Dominique Rodriguez

Copyright © 2011 Thomson Reuters

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