(BFM Bourse) - Le groupe de cosmétiques baisse depuis deux séances après que son directeur général a réduit sa prévision de croissance pour le marché de la beauté cette année, selon Bloomberg.
L'Oréal souffre depuis deux séances en Bourse. Le groupe de cosmétiques recule ce vendredi de près de 3% en début d'après-midi, après avoir déjà cédé 3,4% la veille.
Le mouvement semble a priori être lié à des indications données la veille par le directeur général du groupe, Nicolas Hieronimus.
Le dirigeant a déclaré lors d'une conférence organisée par JPMorgan à Paris que la société ne tablait plus que sur une croissance du marché de la beauté de 4,5% à 5% en 2024, contre 5% précédemment, d'après un porte-parole de la société interrogé par Bloomberg. Selon cette même source, cette révision à la baisse tient à un marché chinois qui est attendu stable.
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Un marché chinois dans le dur
La Chine a pendant longtemps porté la croissance de L'Oréal. Mais depuis plusieurs trimestres, le groupe doit composer avec un marché compliqué, notamment au niveau du "travel retail", c'est-à-dire les ventes dans les gares et aéroports. Ce segment pâtit de l'offensive du gouvernement chinois contre le marché gris, les "daigou", lancée au printemps 2023.
Il s'agit de revendeurs qui passent par des moyens illégaux pour vendre leur marchandise à la clientèle chinoise. Ils s'approvisionnent dans les "duty free" de pays étrangers, comme la Corée du Sud, et obtiennent en plus des rabais liés à leurs volumes. Bénéficiant d'un prix très bas, les "daigou" revendent ensuite à des tarifs supérieurs en Chine. Ces daigou sont très présents sur l'île d'Hainan, lieu de villégiature privilégié des consommateurs chinois et où les achats en duty free ont explosé ces dernières années en raison de la pandémie.
Les ventes de L'Oréal dans la région "Asie du Nord", qui comprend la Chine, avaient reculé de 1,1% en données comparables au premier trimestre.
Rendez-vous fin juillet
"La croissance du marché de la beauté va ralentir – il n'y a pas de débat. (…) Le véritable débat porte sur l'ampleur et la durée de ce ralentissement", a écrit Jefferies dans une note publiée jeudi soir. La banque considère que ce ralentissement n'est pas temporaire et que le marché de la beauté devrait revenir à une croissance de 4% à 4,5% par an.
Or "jusqu'à aujourd'hui", L'Oréal faisait partie des acteurs les plus optimistes avec sa prévision de 5%, ajoute-t-elle.
L'Oréal, grâce à sa diversification, "peut surperformer mais pas surpasser un marché de la beauté qui ralentit", prévient Jefferies. Si le marché revoit à la baisse sa prévision de croissance à long terme pour le secteur de la beauté, le consensus risque de devoir s'ajuster à la baisse sur ses prévisions pour L'Oréal, poursuit la banque.
L'Oréal publiera ses résultats du premier semestre le 30 juillet prochain.
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