(BFM Bourse) - A quelques jours de la publication de ses comptes annuels, le numéro un de la volaille a fait part de ses inquiétudes sur une propagation de l'épidémie de grippe aviaire après une résurgence des cas dans le sud-ouest de la France.
Alors qu'aucun cas n'avait plus été recensé depuis la mi-avril, l'épidémie de grippe aviaire reprend de plus belle dans le sud-ouest de la France. Cinquante foyers ont été recensés dans des élevages de canards et de poulets, selon un dernier pointage établi vendredi dernier. Le Brésil, qui est le premier exportateur mondial de volailles n’est pas épargné et a comptabilisé lundi son premier cas de grippe aviaire.
Cette résurgence de l'épidémie inquiète en premier chef les professionnels du secteur dont LDC, le leader européen du marché de la volaille. La société qui détient les marques Loué ou Marie a fait part en fin de semaine dernière, de ses craintes sur une nouvelle épidémie qui avait ravagé la production de volaille l'an dernier.
"Nous ne sommes pas du tout rassurés", a déclaré à Reuters Philippe Gelin, directeur général de LDC. "Le risque est que ce que nous avons mis en place pour lutter contre le virus en Vendée soit rendu inefficace par une surproduction ou même un retour à des niveaux normaux de production de canards dans cette région", poursuit-il. En 2022, la grippe aviaire a tué des centaines de millions d'oiseaux dans le monde dont 50 millions de volailles rien que sur le sol européen.
Des mesures préventives
En avril 2022, le groupe basé à Sablé sur Sarthe avait déjà été contraint de prendre des mesures alors que plusieurs foyers de contamination avaient été identifiés au sein d’élevages en Vendée et en Loire-Atlantique. Quelques semaines auparavant, LDC avait déjà évoqué la possibilité de réduire, voire de mettre à l’arrêt l’abattage sur certains de ses sites, rappelle L'écho Flechois.
Conséquence de ces alertes, LDC signalait anticiper pour les mois à venir, une baisse des volumes sur le marché de la volaille de l’ordre de 30%. Mais le numéro un de la volaille pouvait compter sur ses différentes implantations pour contenir la baisse de ses volumes disponibles à hauteur d’environ 20% sur la période de mars à août 2022, qui correspond au premier semestre pour LDC.
Cette épidémie n’a pas été neutre sur les volumes du groupe sur l’ensemble de l’exercice 2022-2023 (clos fin mars). Sur la période, ils ont baissé de 6,2%, pénalisés par l’épisode d’influenza aviaire qui qui a touché les élevages de Vendée et du Sud-Ouest au cours du 1er semestre et sur la fin de son exercice décalé.
Outre l’épidémie de grippe aviaire, LDC doit aussi composer avec la hausse des prix des matières premières, rendant encore plus difficiles ses conditions d’activité actuelles. Le groupe indique dans son point d'activité annuel avoir été en mesure de répercuter les hausses des prix des matières premières et de ses charges à ses clients dans la volaille en France comme à l’international. Dans ce contexte, les ventes de l’exercice 2022-2023 se sont élevées à 5,8 milliards d’euros, en hausse de 15,3% par rapport à l’exercice précédent. Ce niveau de ventes annuel est conforme aux ambitions de la société.
Publication des comptes annuels le 24 mai après-Bourse
LDC confirme ainsi l’ensemble des objectifs fixés dans le cadre de son plan stratégique à savoir franchir le cap des 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires d'ici à 4 ans. Cette ambition doit s’accompagner d’une progression de la rentabilité avec un objectif de près de 560 millions d'euros d’Ebitda sur l’exercice 2026-2027, matérialisant une progression de 40% par rapport à 2021-2022.
En attendant, le groupe ambitionne pour 2022-2023 de réaliser une marge opérationnelle courante de l’ordre de 5% du chiffre d’affaires, contre une précédente prévision "d’au moins 4,5%". Pour en savoir plus, il faudra patienter que quelques jours, LDC confirmera ou non l’atteinte de cet objectif lors de la publication de ses comptes annuels 2022-2023, ce mercredi après-Bourse.
A la Bourse de Paris, LDC avance de 0,9% à 116 euros, un niveau de cours conférant au dossier une valorisation qui dépasse les 2 milliards d’euros.
Recevez toutes les infos sur LDC en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email