(BFM Bourse) - Grâce à la forte reprise des exportations et des prix en hausse, les comptes semestriels de Laurent Perrier se portent bien. La maison champenoise ne s'aventure pas à livrer la moindre perspective pour l'ensemble de l'exercice, compte tenu d'un environnement économique et géopolitique incertain.

Les maisons françaises de champagne se portent bien. Dernier en date à publier ses comptes semestriels, Laurent Perrier a une nouvelle fois tiré profit de la forte reprise du marché du champagne. Atout supplémentaire de la société de Tours-sur-Marne, celle-ci est très exposée à un marché international qui raffole de ses cuvées de prestige.

Laurent-Perrier est l’un des rares groupes familiaux de maisons de champagne cotés en Bourse, qui soit dédié exclusivement au champagne et focalisé sur le haut de gamme. Il dispose d’un large portefeuille de produits renommés pour leur qualité, autour des marques Laurent-Perrier, Salon, Delamotte et Champagne de Castellane.

Un fort intérêt de sa clientèle phare pour ses cuvées

La plus grande maison familiale de champagne a ainsi réalisé un premier semestre 2022-2023 clos en septembre, porté par l'intensité de la reprise des expéditions de Champagne. Sur la période du 1er avril 2022 au 30 septembre 2022, Laurent Perrier a su une nouvelle fois se démarquer dans un marché global du champagne en progression (+3,5%). La maison champenoise indique une appréciation des volumes de 14% par rapport à l'exercice 2021-2022, ce "dernier était en forte progression par rapport à la situation du marché avant crise sanitaire" rappelle également le groupe.

Dans ce contexte porteur, les ventes en volume de la maison familiale de champagne ont progressé 12,4% par rapport à la période couvrant les mois d'avril et septembre de l'exercice 2021-2022. "Outre l’engouement des consommateurs pour les vins de Champagne, cette performance est également soutenue par la force des marques et la qualité des champagnes haut de gamme du groupe", indique Laurent Perrier.

Ainsi, Laurent Perrier revendique une nette progression de ses ventes de champagne à 159,3 millions d'euros , "avec un effet prix/mix positif de" +9,5% et des effets de change de 2,2% à comparer au premier semestre de l'exercice 2021-2022.

"Le consensus FactSet visait un chiffre d'affaires de 146.7 millions d'euros sur le S1 2022-2023, anticipant une croissance de 14.2% sur la période. De fait, la publication du groupe se place au-dessus des attentes du consensus en termes de chiffre d’affaires et légèrement au-dessus des attentes du bureau de recherche Big Data (nous anticipions un chiffre d'affaires en croissance de 20.5% sur la période)", souligne Sami Benjelloun, Big Data Analyst de TP Icap Midcap.

Au cours de ce premier semestre 2022-2023, Laurent Perrier indique avoir poursuivi ses investissements sur le long-terme, notamment en soutien de ses marques et en matière de développement commercial. "Cet investissement dans la valorisation des ventes contribue à la force des marques et à l’effet prix/mix" ajoute la société.

Une nette progression du résultat net

Entre avril et septembre, le bénéfice opérationnel bondit pour sa part de 48,4% pour s'établir à 53,1 millions d'euros. Les revalorisations de prix accompagnées de lancements de millésimes ont contribué ainsi à une nette amélioration de la marge opérationnelle de Laurent Perrier. Calculée uniquement sur les ventes de champagne, elle a progressé de 5,5 points pour s'élever à 33,3% à taux de change courants. Le résultat net part du groupe a flambé de 58,4% à 36,9 millions d’euros à taux de change courants et représente ainsi 23,1% du chiffre d’affaires consolidé du groupe.

Le résultat net "ressort nettement au-dessus des attentes", souligne TP Icap Midcap qui rappelle que le consensus anticipait pour sa part un résultat net de 27,1 millions d'euros sur la période.

"Ces résultats sont portés par la forte demande des vins de Champagne à travers le monde, et les efforts engagés depuis plusieurs années sur la politique de valeur du groupe permettant de constater des effets prix/mix conséquents depuis plusieurs exercices", déclare Stéphane Dalyac, Président du Directoire.

"Le consensus FactSet visait un chiffre d'affaires de 146.7 millions d'euros sur le S1 2022-2023, anticipant une croissance de 14.2% sur la période. De fait, la publication du groupe se place au-dessus des attentes du consensus en termes de chiffre d’affaires et légèrement au-dessus des attentes du bureau de recherche Big Data (nous anticipions un chiffre d'affaires en croissance de 20.5% sur la période)", souligne Sami Benjelloun, Big Data Analyst du bureau d’études.

La structure financière du groupe s'en trouve une nouvelle fois renforcée: à 524,3 millions d'euros de capitaux propres pour un endettement net de 202,5 millions, le "gearing" (ratio d'endettement net rapporté aux capitaux propres) s'améliore encore pour s'établir à 0,38 (contre 0,45 à fin mars 2021), à un plus bas historique pour Laurent-Perrier.

Laurent-Perrier tient à rester prudent pour la suite. La maison champenoise rappelle que les résultats publiés du premier semestre "ne peuvent être extrapolés" à l’ensemble de son exercice fiscal 2022-2023. Elle ajoute que sa capacité ainsi que celle du marché en général, "à servir une demande croissante en volume atteindra ses limites".

"Face aux incertitudes nées du conflit en Ukraine, des tensions inflationnistes et des politiques monétaires qui en résultent qui appellent toutes à beaucoup de prudence" sur les prochains mois, Laurent-Perrier indique toutefois poursuivre "avec vigilance et confiance", l'exécution de son plan d'affaires 2021-2025.

Dans un marché parisien prudent, le titre Laurent Perrier progresse de 1,6% pour renouer avec les 100 euros vers 10h00.