par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Lagardère a annoncé jeudi une hausse de 3,8% de son résultat opérationnel courant médias au premier semestre grâce à son pôle presse et audiovisuel et a confirmé viser une croissance de 3% à 7% de son résultat d'exploitation courant en 2008 sur la base d'un euro à 1,50 dollar.

Son résultat opérationnel courant des sociétés intégrées (Resop) ressort en hausse de 3,5% à 260 millions d'euros contre 267 millions attendus par les neuf analystes interrogés par Reuters.

Lagardère Active (presse et audiovisuel) affiche une hausse de 7,3% de son Resop à 114 millions d'euros, en ligne avec les attentes, malgré la dégradation du marché publicitaire qui manque en outre de visibilité.

"En France, le marché des magazines est légèrement positif à fin août, la radio légèrement négative, et la télévision numérique terrestre (TNT) et internet sont en croissance à deux chiffres", a déclaré Didier Quillot, patron de Lagardère Active lors d'une conférence de presse.

Il a précisé que la part d'internet dans le chiffre d'affaires de Lagardère Active était de 6,5% à fin juin - sur un total de 1.018 millions -, et qu'il prévoyait un niveau "autour de 7%" en fin d'année, en avance sur l'objectif d'une proportion de 5 à 10% fixée pour 2009. Il a confirmé l'objectif d'un résultat à l'équilibre pour cette activité l'année prochaine.

Lagardère Services a enregistré une hausse de son Resop de 2,8% à 46 millions, contre 48 millions attendus, pâtissant de l'impact de l'ouverture de nouveaux points de vente.

Les deux autres divisions du groupe, Lagardère Publishing et Lagardère Sports ont vu leur Resop rester stable à respectivement 71 millions et 29 millions d'euros.

Dans le pôle édition, un effet de change négatif a compensé l'amélioration de la performance opérationnelle. Les analystes interrogés par Reuters s'attendaient à une hausse du Resop de Lagardère Sport à 35 millions d'euros, mais des investissements dans de nouvelles activités ont pesé sur le résultat.

Le chiffre d'affaires du groupe, publié fin juillet, a baissé de 3,8% à 3.804,4 millions d'euros, ressortant en hausse de 3,6% à données comparables.

PLUS-VALUE DE 466 MILLIONS SUR EADS

Le résultat net part du groupe ressort à 572 millions d'euros au premier semestre contre 479 millions un an plus tôt.

Lagardère a cédé une nouvelle tranche de 2,5% dans EADS en juin, réalisant une plus-value de 466 millions d'euros, amenant sa participation à 10%, en vertu d'un plan de désengagement partiel sur trois ans du groupe d'aéronautique et de défense dont il ne détiendra plus que 7,5% en juin 2009.

L'endettement net du groupe s'est creusé de 231 millions d'euros à 2,731 milliards au cours du premier semestre. Le directeur financier Dominique d'Hinnin a dit prévoir un endettement compris entre 2 milliards et 2,1 milliards d'euros à la fin de l'année, en l'absence d'acquisition.

Arnaud Lagardère, gérant commandité du groupe, a déclaré que le groupe ne prévoyait pas d'"acquisition significative" - c'est-à-dire au delà de 100 millions d'euros dans les mois qui viennent, mais qu'il restait "extrêmement vigilant".

Dominique D'Hinnin a précisé que le groupe, qui a annulé cet été 3% de son capital - des actions rachetées en 2007 -, se garderait de procéder à de nouveaux rachats d'actions dans les prochains mois afin de garantir la liquidité à long terme du groupe.

"Compte tenu des incertitudes qui règnent aujourd'hui sur les marchés bancaires et les marchés financiers, il nous a paru plus sage de garder nos marges de manoeuvre à tout hasard pour les mois qui viennent", a-t-il dit. "Si ces marchés se clarifient un peu dans les mois qui viennent, il est fort probable que nous reprendrons nos rachats d'actions".

L'action Lagardère a clôturé en hausse de 1,3% à 38,15 euros, donnant une capitalisation de cinq milliards d'euros. Elle a chuté de 25,6% cette année après avoir perdu 15,9% en 2007.

Edité par Jean-Michel Bélot

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