par Cyril Altmeyer et Dominique Vidalon

PARIS (Reuters) - Lagardère s'attend à des performances meilleures que prévu pour son pôle édition au premier semestre, tout en se montrant prudent pour la seconde partie de l'année, a déclaré mardi son directeur financier Dominique D'Hinnin.

Lagardère Publishing (Hachette Livre) devrait afficher au deuxième trimestre une croissance de ses ventes quasiment aussi forte que celle de 14,1% enregistrée au premier trimestre à la faveur du succès de la série "Twilight" de Stephenie Meyer, a-t-il observé lors du sommet TMT (Télécoms, médias, technologie) organisé par Reuters à Paris, à New York et en Asie.

"Le premier semestre est meilleur que prévu, mais nous restons prudents en raison du marché du livre dans son ensemble", a expliqué Dominique D'Hinnin, notant une baisse du marché du livre pouvant avoisiner 2 à 4% dans des pays comme la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Le deuxième éditeur mondial derrière Pearson devrait même voir son chiffre d'affaires baisser au second semestre, en raison d'un comparatif défavorable lié au succès de "Twilight" intervenu fin 2008, a-t-il ajouté. Le prochain roman de Dan Brown - l'auteur de "Da Vinci Code" - ne devrait pas sortir en France avant la fin 2009 ou le début 2010 en France, la zone pour laquelle Lagardère détient les droits.

Lagardère Services, première division du groupe dont elle assure près de la moitié du chiffre d'affaires, devrait afficher une "légère amélioration" de ses ventes en avril, après un recul de 3,4% au premier trimestre, a précisé Dominique D'Hinnin, ajoutant toutefois que le manque de visibilité empêchait des prévisions claires pour le second semestre.

CROISSANCE À DEUX CHIFFRES DE L'EBIT DU SPORT

Lors de la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre la semaine dernière, le groupe s'est déclaré "à l'aise" avec la prévision d'une variation de 0 à -10% du chiffre d'affaires de ces deux divisions, ainsi que pour Lagardère Sport.

Celle-ci, la plus petite du groupe, mais aussi la plus rentable, devrait enregistrer une nouvelle croissance à deux chiffres de son résultat d'exploitation en 2009 et peut-être au-delà, a dit Dominique D'Hinnin.

Par manque de visibilité, le groupe n'a pas fourni de prévision pour Lagardère Active, le pôle audiovisuel et presse dont le chiffre d'affaires a chuté de 17,5% au premier trimestre sous le coup de la détérioration du marché publicitaire.

Le lectorat masculin jeune de magazines s'est reporté sur internet, tandis que les périodiques très spécialisés ne devraient pas retrouver les recettes publicitaires évaporées avec la crise, a noté Dominique D'Hinnin, soulignant que des titres féminins comme "Elle" résistaient au contraire très bien.

Il a souligné que la stratégie à long terme du groupe, principalement présent sur des secteurs matures, consistait à se désengager de secteurs moins performants, comme la distribution de presse, pour investir dans des secteurs à plus forte croissance.

Dominique D'Hinnin a également dit que le groupe était intéressé par des chaînes dans la télévision numérique terrestre (TNT), dont les recettes publicitaires continuent à croître contre la tendance, et qu'il pourrait également envisager des acquisitions de sites internet.

Il a ajouté qu'il pourrait rechercher des acquisitions dans la gestion de droits sportifs au sein d'un secteur promis à une consolidation, notamment dans les pays émergents, tout en soulignant que le groupe ne voyait pas d'urgence à réaliser des acquisitions dans le contexte actuel.

"Le marché des fusions-acquisitions est quasiment mort actuellement (...) parce que les acheteurs sont frileux et les vendeurs ne veulent pas vendre aux prix actuels", a-t-il observé. "Je ne m'attends pas des transactions importantes dans le secteur des médias dans les mois à venir pour cette raison".

Concernant EADS, dont Lagardère détient encore 7,5%, il a confirmé que le groupe comptait se désengager dans le futur puisque cette activité ne fait pas partie de sa stratégie à long terme.

Dominique D'Hinnin, qui siège au conseil d'administration du groupe d'aéronautique et de défense, a dit s'attendre à une conclusion vers la fin de l'année de l'enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur un délit d'initié présumé sur des ventes de titres par les dirigeants du groupe en 2005 et 2006.

Edité par Jean-Michel Bélot

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