BARCELONE (Reuters) - Lagardère pourrait céder sa participation de 20% dans Canal+ France à Vivendi dès 2010, mais ne vendra pas ses 7,5% restants dans le groupe d'aéronautique et de défense EADS aux cours actuels, déclare son directeur financier Dominique D'Hinnin.
"Il est probable que nous cédions nos 20% dans les prochaines années. C'est juste une question de prix", a-t-il dit au sujet de Canal+ France.
"2009 n'était visiblement pas une bonne année pour être vendeur. 2010 sera probablement une meilleure année", a-t-il précisé lors de la conférence annuelle organisée par Morgan Stanley sur les télécoms, les médias et la technologie (TMT).
Lagardère dispose d'une fenêtre annuelle prévue du 15 mars au 15 avril jusqu'en 2014 pour céder sa part, après l'exercice en février 2010 par TF1 et M6 des options de vente de leurs parts respectives de 9,9% et 5,1% dans Canal+, pour des montants minimums garantis de 747,5 millions et 384,2 millions d'euros.
Les analystes estiment que Lagardère, qui ne s'est pas entendu avec Vivendi sur le montant de la transaction, espère tirer près de 1,5 milliard d'euros de la vente de sa part de 20%, mais ne devrait pas obtenir plus de 1,3 milliard au terme des négociations avec le groupe de médias.
Concernant EADS, Dominique D'Hinnin a déclaré: "Nous avons des idées sur le prix auquel nous souhaiterions vendre la participation. Ce n'est pas à son niveau actuel."
L'action EADS a clôturé à 13,055 euros jeudi à Paris. Elle n'a repris que 8,5% depuis le début de l'année après avoir perdu 45% en 2008.
"OPPORTUNISTES"
Dominique D'Hinnin a précisé à Reuters que le désengagement de Canal+ France et d'EADS conditionnerait en partie la politique d'acquisition.
"Nous serons opportunistes", a-t-il dit, ajoutant que le groupe ne travaillait actuellement sur aucun rachat.
Il a réaffirmé que le groupe recherchait des acquisitions dans les pays émergents, notamment dans le sport, l'édition de livres à condition d'y trouver des synergies élevées, et des boutiques dans les gares ou aéroports.
Lagardère a ramené sa dette nette à 2,143 milliards au 30 juin contre 2,619 milliards fin décembre et a lancé le 24 septembre une émission obligataire d'un milliard d'euros à cinq ans afin de rembourser un crédit syndiqué à échéance 2012.
Dominique D'Hinnin a constaté une amélioration dans la publicité aux Etats-Unis et en Espagne, sans pouvoir parler encore de reprise.
Faisant écho aux déclarations des patrons de grands groupes publicitaires comme WPP et Publicis, il a expliqué que l'amélioration des évolutions de l'activité en rythme annuel était principalement due à des comparatifs plus favorables.
"Pour l'instant, ce que nous voyons est une amélioration là où la récession a démarré en premier, en Espagne et aux Etats-Unis où les comparatifs sont visiblement plus favorables, mais je ne parlerais pas encore de reprise", a-t-il dit.
Il a réaffirmé que le pôle magazine de Lagardère - comme Elle et Paris Match - ne reviendrait probablement jamais à ses niveaux de chiffre d'affaires d'avant la crise.
L'action Lagardère a clôturé en baisse de 3,43% à 30,105 euros, donnant une capitalisation de 3,95 milliards d'euros.
Georgina Prodhan, avec la contribution de Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot
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