par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Lagardère annonce tabler pour 2010 sur une baisse de l'ordre de 10% de son résultat opérationnel courant (Resop) et anticipe une stabilisation de ses recettes publicitaires, déjà constatée au premier trimestre.

Le groupe de médias a souligné que Lagardère Publishing ne devrait pas réitérer ses performances de 2009, portées par le succès de la saga de vampires "Twilight", tout comme Lagardère Sports qui restera à l'écart de la Coupe du monde de football.

La plus petite et la plus récente des divisions du groupe, pour laquelle est étudiée une petite acquisition aux Etats-Unis, devrait afficher des perspectives plus riantes à partir de 2011, avec l'Asian Cup de football et la reprise des matches de qualification à l'Euro 2012.

Le groupe, qui a maintenu son dividende à 1,30 euro par action au titre de 2009, n'exclut pas de redistribuer du cash à ses actionnaires par le biais d'un dividende exceptionnel ou de rachats d'actions, a précisé Arnaud Lagardère, gérant commandité, lors d'une conférence de presse.

"La 'guidance' d'Ebit médias pour 2010 est inférieure de 15% au consensus et de 12% à nos prévisions actuelles", écrivent les analystes de Goldman Sachs dans une note de recherche.

Lagardère a dégagé un résultat opérationnel courant (Resop) consolidé en baisse de 28,7% à 461 millions d'euros au titre de 2009, contre 481 millions d'euros attendus par dix analystes interrogés par la rédaction de Reuters.

Lagardère, numéro deux mondial de l'édition de livres derrière Pearson et numéro un mondial des magazines grand public, avec notamment Elle et Paris Match, avait publié en février un chiffre d'affaires en baisse de 4% à données comparables à 7,89 milliards d'euros.

Le groupe a été particulièrement pénalisé par son pôle audiovisuel et presse, Lagardère Active, dont les recettes publicitaires ont chuté de 24%. Il a néanmoins dépassé de plus de 10% son objectif d'économies fixé à 90 millions d'euros pour 2009.

PAS DE DISCUSSIONS ENGAGÉES SUR CANAL+ FRANCE

Le résultat net consolidé part du groupe s'est établi à 137 millions d'euros l'an passé, en retrait par rapport aux 593 millions atteints en 2008.

EADS, dont Lagardère détient encore 7,5%, a eu un effet négatif sur le résultat à hauteur de 49 millions d'euros, à comparer à une contribution positive de 171 millions en 2008. La maison-mère d'Airbus a publié mardi des pertes opérationnelle et nette accompagnées de perspectives jugées décevantes pour 2010.

Arnaud Lagardère a indiqué qu'aucun processus n'avait encore été entamé du désengagement total d'EADS, ajoutant qu'aucune discussion n'avait encore démarré en vue de la cession de ses 20% dans Canal+ France à Vivendi qui détient les 80%.

Lagardère dispose d'une fenêtre annuelle du 15 mars au 15 avril pour la céder mais n'a pas conclu d'option "put", à la différence de TF1 et M6 qui viennent de les exercer.

Didier Quillot, patron de Lagardère Active, a déclaré que le groupe étudiait une cession ou une fermeture d'Europe 1 Sport, qui avait vocation à trouver sa place sur la radio numérique terrestre (RNT) aujourd'hui dans l'impasse.

Il a par ailleurs réaffirmé qu'il n'y avait pas de dossier de cession "à ce stade" de la chaîne de télévision numérique terrestre (TNT) Virgin 17.

Avec la contribution de Marie Mawad, édité par Matthias Blamont

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