PARIS/MADRID (Reuters) - Lagardère et le groupe espagnol Prisa ont rencontré mardi la Société desrédacteurs du Monde pour "un échange de vue informel", a déclaré une porte-parole du groupe decommunication et d'aéronautique.
Elle réagissait ainsi à un article paru mardi sur le site internet du magazine Challenges selon lequel Lagardère et Prisa, actionnaires minoritaires du groupe Le Monde, cherchaient à monter "substantiellement" au capital pour tenter de résoudre la crise actuelle à la tête du quotidien.
L'article précise que le projet a été présenté officiellement aujourd'hui aux administrateurs extérieurs.
"Ce même jour, Didier Quilliot, le patron de Lagardère Active et membre du conseil de surveillance du Monde, déjeunait avec Juan Luis Cebrian, à la tête du groupe de presse ibérique. Selon leur schéma, lesdeux groupes se partageraient les missions: à Lagardère le rôle de gestionnaire, à Prisa celui de garant de l'indépendance éditoriale", ajoute Challenges.
En réponse, Lagardère a confirmé que Juan Luis Cebrian et Didier Quillot avait bien rencontré la Société des rédacteurs du Monde avec laquelle ils ont eu "un échange de vue informel sur la situationactuelle du Monde et son évolution à court et moyen terme".
"Il n'y a pas eu de proposition formelle de la part de Prisa et de Lagardère à ce stade mais simplement un échange de vue informel", a poursuivi la porte-parole.
"Prisa et Lagardère rappellent qu'elles sont des parties prenantes importantes du Monde et qu'elles sont attachées à la pérennité du journal et du groupe", a-t-elle poursuivi.
Une porte-parole de Prisa a déclaré elle aussi que "Prisa et Lagardère discutent actuellement avec la Société des rédacteurs du journal", refusant toutefois de faire un commentaire sur la question d'un renforcement ou non du groupe espagnol au capital du groupe Le Monde.
"Il y a des pour parlers sur la structure et un échange d'idées. Aucune décision ferme n'a encore été prise", a-t-elle ajouté.
Lagardère et Prisa détiennent respectivement 17% et 15% du groupe Le Monde.
CRISE À LA TÊTE DU MONDE
Pour revenir à l'équilibre en 2009, Pierre Jeantet, le président du directoire du groupe Le Monde, a présenté le 19 décembre un plan d'économies pour redresser les comptes du groupe, qui a accusé une perte opérationnelle de cinq millions d'euros en 2007 après quatre millions en 2006. Il avait également plaidé pour une recapitalisation.
Pierre Jeantet et Bruno Patino, vice-président du directoire du Monde, ont démissionné le même jour, démission confirmée vendredi 4 janvier, mais le directeur du quotidien, Eric Fottorino, a finalement décidéde rester après avoir lui aussi annoncé son départ.
Ces départs ont marqué une nouvelle étape dans la crise que traverse Le Monde depuis la mi-décembre, après le refus de la Société des rédacteurs (SRM) - premier actionnaire du groupe - de voter le budget 2008 d'une des filiales, Le Monde Interactif.
Le groupe, qui emploie actuellement 1.600 salariés, souffre d'un lourd endettement de 150 millions d'euros. Il a vendu lundi ses parts dans la holding des Journaux du Midi au Groupe Sud-Ouest (GSO).
Benjamin Mallet et Marie Maitre Copyright (C) 2007-2008 Reuters
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