PARIS (Reuters) - Un rachat d'Ingenico reste possible dans le cadre d'une transaction à l'amiable qui ne menace pas les intérêts de la France, a déclaré mardi Allan Green, administrateur du fabricant de terminaux de paiement.
L'acquéreur ayant offert 1,44 milliard d'euros pour racheter Ingenico, dont des sources ont indiqué qu'il s'agissait du conglomérat américain Danaher, est toujours intéressé, a-t-il déclaré sur BFM radio.
"A partir du moment où toutes les informations justes seront données, apportées aux décideurs, il y a la possibilité d'une concertation, d'apporter les garanties aux uns et aux autres que c'est une transaction à l'amiable, qui ne remet en rien (en cause) les intérêts de la France et des salariés d'Ingenico", a expliqué Allan Green.
Safran, détenu à 30% par l'Etat français et premier actionnaire d'Ingenico, a rejeté ce week-end une offre du conglomérat industriel Danaher à 28 euros par action, ce qui a amené le conseil d'Ingenico à rejeter cette proposition dimanche, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Des déclarations des pouvoirs publics sur l'intérêt stratégique d'Ingenico pour la filière électronique française ont été interprétées comme un avertissement par la presse et des analystes, qui ont vu derrière la position de Safran une tentative de l'Etat visant à éconduire un acquéreur étranger.
"Je n'ai pas exclu la possibilité d'une entrée d'investisseurs au capital d'Ingenico (...) Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas qu'Ingenico s'ouvre à des investisseurs", a déclaré mardi à l'AFP Eric Besson, ministre de l'Industrie.
Prié de dire si la vente était abandonnée, Allan Green a répondu: "Je crois savoir que l'intérêt de l'acquéreur est réel. C'est un intérêt qui est motivé par une stratégie et qui permettrait à Ingenico d'aller encore plus loin et encore plus vite."
"Le fait que ce soit un américain n'est pas neutre. Aujourd'hui, Ingenico a des difficultés à percer réellement sur le marché américain", a-t-il poursuivi.
INTÉRÊT STRATÉGIQUE D'INGENICO À NUANCER
L'administrateur a nuancé le caractère stratégique des activités d'Ingenico, soulignant notamment que la biométrie, citée comme segment sensible, représentait une part marginale du chiffre d'affaires du groupe.
Il a ajouté que la question de l'intérêt stratégique d'Ingenico n'avait été soulevée pour la première fois qu'à la veille du week-end dernier.
Ingenico a reçu plus de douze marques d'intérêt d'acquéreurs potentiels ces derniers mois, a précisé Allan Green.
A 12h42, l'action du groupe gagnait 6,31%, à 27,695 euros, après avoir clôturé lundi en baisse de 5,58%, à 26,05 euros.
Des traders ont estimé mardi que les propos d'Allan Green laissaient la porte ouverte à une transaction, soutenant le cours de Bourse.
Ils avaient indiqué la veille que la perspective d'une intervention du gouvernement dans le dossier Ingenico douchait au contraire la spéculation sur le titre en limitant la probabilité d'une OPA.
Marie Mawad, avec Leila Abboud et Blaise Robinson, édité par Benjamin Mallet
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