(BFM Bourse) - Le sellier-maroquinier a enregistré une progression de ses revenus de 13,3% au deuxième trimestre en données comparables, nettement au-dessus des autres groupes de luxe. La croissance a toutefois un peu ralenti en raison d'un tassement de l'activité en Asie hors Japon. L'action à la Bourse de Paris progresse.
Les analystes l'avaient senti: le deuxième trimestre a montré des divergences de tendances croissantes entre les acteurs du luxe. Kering a ainsi encore souffert, avec une baisse de ses revenus de 11% en données comparables, tandis que LVMH a maintenu de justesse une croissance positive (+1%). Tout comme le suisse Richemont +(1%) . Le spécialiste des doudounes Moncler a, lui, nettement décéléré (+5%).
Dans ce contexte de ralentissement prononcé, Hermès demeure plus que jamais le meilleur élève du luxe. Le sellier-maroquinier a réussi à dégager une croissance de 13,3% hors effets de changes au deuxième trimestre, à 3,699 milliards d'euros.
Cette progression accuse, certes, un ralentissement par rapport à la croissance de 17% enregistré au premier trimestre. Mais la hausse s'avère à la fois supérieure aux anticipations de Deutsche Bank (+11,5% hors effets de changes) et d'UBS (+13%). Selon Oddo BHF, le consensus était lui logé à 11,5%.
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"Flight to quality"
Le coup de frein est surtout dû à la région "Asie-Pacifique (hors Japon)", qui inclut la Chine et représente 43% des ventes de la société. La croissance d'Hermès s'est établie dans cette région à 5,5% en données comparables, contre 13,9% au premier trimestre.
Hermès explique que la base de comparaison en Chine était élevée, car le deuxième trimestre 2023 avait enregistré une croissance exceptionnelle (33,7% en Asie-Pacifique) liée à la levée des restrictions sanitaires. Par ailleurs, le trafic dans ses magasins en Chine a baissé à l'issue du nouvel an lunaire, achevé au premier trimestre.
Dans les autres zones géographiques, Hermès a enregistré une activité très soutenue avec une croissance de 18,2% en données comparables en Europe et de 13,3% dans la zone "Amériques", certes moins importante que chez les autres acteurs du luxe.
Interrogé par une analyste sur la vigueur de la croissance du groupe dans cette région "Amériques", le président de la gérance d'Hermès, Axel Dumas, a évoqué un mouvement de "flight ot quality" (ruée vers la qualité), similaire à ce qui s'observe sur les marchés financiers. En d'autres termes, quand l'environnement devient plus incertain et se dégrade, les consommateurs privilégient les valeurs sures comme Hermès.
Par catégorie, la maroquinerie est restée la locomotive de la société, avec une croissance hors changes de 17,9% au deuxième trimestre. A contrario, l'horlogerie a accusé un repli de ses revenus de 4,9% en données comparables.
Une marge un poil juste
Sur l'ensemble du premier semestre, Hermès a dégagé une croissance en données comparables de 15,1% à 7,5 milliards d'euros.
Le résultat opérationnel courant s'est établi à 3,15 milliards d'euros en hausse de 7%. La marge opérationnelle a reculé à 42% contre 44% au premier semestre 2023, lorsque cette rentabilité avait atteint un record. UBS et Deutsche Bank attendait une rentabilité un peu plus élevée, à respectivement 42,3% et 43%.
Le bénéfice net d'Hermès s'est inscrit à 2,37 milliards d'euros contre 2,23 milliards d'euros un an plus tôt.
A la Bourse de Paris, cette publication satisfaisante quoiqu'un peu juste sur les marges permet à l'action Hermès de prendre 2,3% vers 9h30.
A l'issue de ce semestre, le groupe a confirmé ses perspectives, toujours très littéraires, c'est-à-dire une progression ambitieuse "de son chiffre d'affaires à taux constants" à moyen terme. Le directeur financier, Eric du Halgouët, a par ailleurs confirmé aux analystes que le groupe anticipait pour 2024 une croissance de sa division maroquinerie de 15% à 16% après une progression de 19,1% sur les six premiers mois de l'année.
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