(BFM Bourse) - Le brasseur néerlandais a publié une croissance de ses ventes de 6% en données comparables, très nettement en-dessous du consensus. Son action décroche à Amsterdam.

Sans subir une correction aussi violente que les spiritueux en Bourse, les brasseurs ont du mal à convaincre le marché. Le danois Carlsberg et le belge AB Inbev évoluent ainsi en baisse depuis le début de l'année.

C'est aussi le cas du néerlandais Heineken, qui accentue nettement sa chute ce lundi. Le brasseur amstellois abandonne 7,2% en début de séance à la Bourse d'Amsterdam, après avoir livré ses résultats du premier semestre.

Le groupe néerlandais assure avoir généré une croissance "robuste" sur les six premiers mois de l'année, période durant laquelle ses ventes ont progressé de 6% en données comparables à 14,82 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel a augmenté de 12,5% sur ces mêmes bases.

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L'Europe en décroissance

En réalité, les performances d'Heineken sont ressorties très loin des attentes. Selon un consensus cité par Royal Bank of Canada, les analystes anticipaient une progression des ventes de 7,7% en données comparables et un montant de 15,2 milliards d'euros.

Les volumes, très surveillés par les analystes depuis l'envolée de l'inflation, n'ont progressé que de 1,7% quand les analystes tablaient sur 3,2%, selon Royal Bank of Canada.

"La croissance des volumes a manqué les attentes dans une plus large mesure que celle des prix, ce qui réitère notre inquiétude concernant les augmentations de prix persistantes de Heineken", pointe la banque.

En Europe plus particulièrement, Heineken a vu ses ventes tomber dans le rouge au deuxième trimestre, avec une baisse de 2,1% de ses revenus en données comparables, alors que le consensus espérait une croissance de 3,4% en données comparables.

Le brasseur a indiqué avoir été pénalisé par la mauvaise météo du mois de juin dans cette région. Sur l'ensemble du premier semestre, l'Europe affiche un repli de ses ventes de 1,1% en données comparables.

Des perspectives précisées

Quant à la progression du résultat opérationnel de 12,5% en données comparables, elle s'avère aussi inférieure aux attentes, puisque le consensus anticipait une progression de 13,2% en données comparables. Ce alors que les dépenses publicitaires ont pourtant reculé de 10 points de base, soit 0,1 point de pourcentage.

"Ceci est notable car toutes les autres entreprises de consommation de base que nous couvrons et qui ont publié leurs résultats pour le premier semestre 2024 jusqu'à présent ont augmenté leurs dépenses de marketing rapportées au chiffre d'affaires de manière significative", note Royal Bank of Canada.

La société a toutefois indiqué qu'elle augmenterait significativement l'investissement dans ses marques, avec davantage de dépenses marketing, au second semestre.

Heineken a également actualisé sa prévision de croissance de son résultat opérationnel pour l'exercice 2024, tablant sur une hausse comprise entre 4% et 8%, alors que le brasseur évoquait auparavant une hausse "low-to high single digit", que l'on peut grossièrement traduire par une croissance de 1% à 9%. Notons que le consensus se situait déjà au-dessus de la borne haute communiquée ce lundi par Heineken, anticipant une progression de 8,2%.