(BFM Bourse) - Croissance ralentie et inférieure aux attentes, prévisions abaissées… les éléments ne manquent pas pour expliquer la dégringolade de l'action Gameloft.

En baisse depuis le début de la semaine, l'action du groupe de jeux vidéos se replie actuellement de près de 19.4%, à 2.80 euros. Le titre, qui cumule depuis le début de l'année une baisse de plus de 50%, n'était plus repassé en deçà des 3 euros depuis la mi-février 2005.

Gameloft a indiqué hier que son chiffre d'affaires n'avait progressé que de 19% au quatrième trimestre 2007, à 25.8 Millions d'euros. Le ralentissement est sensible par rapport aux trois trimestres précédents, qui s'étaient soldés par des taux de croissance respectifs de 54%, 47 et 51%... Le groupe a beau préciser qu'une croissance organique de 26% au quatrième trimestre lui permet de conforter son avance sur ses principaux concurrents, la révision en forte baisse de son objectif de marge fait mouche. « Le surplus d'investissements consentis dans nos capacités de R&D impactera […] la marge opérationnelle 2007 », reconnaît Gameloft dans son communiqué. Cette marge « se situera en dessous de 5% », et non « à plus de 10% » comme anticipé précédemment.

Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, le groupe a également abaissé ses prévisions pour 2008, en raison de « la forte baisse du dollar et [du] ralentissement de la croissance […] aux Etats-Unis ». Le chiffre d'affaires 2008 devrait ainsi croître de 25 à 30%, et non de « plus de 30% », pour une marge d'exploitation attendue entre 10% et 15%, contre environ 15% précédemment…

Oddo Securities ne s'étonne pas de ces révisions, qu'il juge « sans surprise ». L'intermédiaire se dit « loin d'être convaincu pour le moment par le haut de la fourchette qui [lui] paraît encore trop agressif, au regard de l'ampleur de l'incertitude du ralentissement de l'activité dans les prochains mois et de l'historique des mauvaises surprises au niveau des marges ». Oddo reste à « Alléger » sur la valeur et n'exclut pas un ajustement significatif à la baisse du consensus.