par Benjamin Mallet et Marie Maitre
PARIS (Reuters) - Le nouveau directeur général de Theolia souhaite que le développeur et opérateur de projets éoliens dispose d'un "modèle rentable" à la fin de l'exercice 2012.
Fady Khallouf, qui vient d'être nommé, a aussi déclaré lors du forum Reuters sur l'énergie qu'il était confiant dans la capacité de Theolia à mener à bien son augmentation de capital même si la période n'est pas favorable à ce type d'opération.
Le projet, un montant maximum d'environ 100 millions d'euros, est prévu pour juillet.
Créée en 1999, la société s'est montrée plus fragile en temps de crise que d'autres spécialistes français des énergies renouvelables adossés à de grands groupes, à l'image d'EDF Energies Nouvelles - filiale à 50% d'EDF - ou de la Compagnie du Vent - détenue par GDF Suez.
Les capacités installées de Theolia pour compte propre s'élevaient à 319 MW (mégawatts) au 31 mars 2010, contre 371 MW au 31 mars 2009. Depuis, la société a annoncé un accord pour céder un parc de 55,5 MW en Allemagne et une participation de 39% dans un projet éolien de 30 MW en Italie.
Elle dispose en outre de projets "en phase de maturation" pour un total d'environ 600 MW, principalement en France et en Italie, a précisé Fady Khallouf.
L'année "2011 va surtout être la consolidation du développement (...). Les actions engagées ne se révèleront pleines et entières qu'en 2012 à peu près. Fin 2012, on arrivera à un moment où les projets en réalisation seront presque terminés ou terminés (...), on aura amélioré la rentabilité de la société et on commencera à voir la pente ascendante."
L'année "2013 va commencer à produire en année pleine les résultats du modèle", a ajouté Fady Khallouf, précisant que le groupe devrait être en mesure de communiquer de nouveaux objectifs à l'automne.
"LES MARCHÉS NE NOUS AIDENT PAS"
Evoquant le projet d'augmentation de capital, Fady Khallouf a déclaré: "Les marchés ne nous aident pas. En fait, cette augmentation de capital tombe très mal, mon travail est d'optimiser sous contrainte à tous points de vue. Je reste optimiste sur l'aboutissement de cette augmentation de capital malgré le contexte des marchés financiers et de la volatilité."
Prié de dire si Theolia pouvait rester indépendant alors qu'il a vu sa capitalisation boursière fondre de 60% environ en huit mois pour tomber sous 90 millions d'euros, il a répondu: "Mon premier devoir est de réaliser la rentabilité de la société parce que, quel que soit le schéma (...) elle sera plus appétissante pour quelqu'un qui viendrait l'acheter (...) et si elle reste indépendante, c'est une question de survie."
"Entre l'indépendance et l'adossement total à un autre groupe, je perçois quand même une position médiane possible en théorie (...) qui est celle que la société sera devenue attrayante pour attirer des investisseurs, qui voudront garder ce véhicule parce qu'il aura démontrer sa souplesse, sa rentabilité et son efficacité à agir très vite."
Le directeur général de Theolia a en outre estimé que le groupe devait démontrer sa capacité à "générer des revenus récurrents et garantis sur la longue durée".
"La logique voudrait qu'on évolue vers un mix entre le fait de rester propriétaire de certains actifs à très forte rentabilité et qu'on ait, en complément, une stratégie de croissance qui passe par une activité de type développement-réalisation-vente", a-t-il dit.
"Theolia fonctionne encore comme une holding avec des filiales et l'objectif est de faire en sorte qu'il fonctionne comme un groupe industriel."
La société pourra alors engager "un développement agressif pratiquement à coûts constants", avec l'idée de "trouver un arbitrage harmonieux entre une présence locale et un savoir-faire qui dépasse les pays", a estimé son directeur général.
Avec la contribution de Mathilde Cru, édité par Dominique Rodriguez
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