(BFM Bourse) - Alors que le chiffre d'affaires du distributeur a crû de 2,6% au premier semestre, les investisseurs sont déçus du recul des marges constaté en parallèle. Divers éléments techniques ont, il est vrai, pesé sur la période.

Le cours de Fnac Darty recule de 9,2% à 65,20 euros vendredi vers 10h00, soit l'une des plus fortes baisses du marché, ramenant l'action au plus bas depuis un mois. Bien que le groupe ait confirmé ses objectifs financiers en vue d'un deuxième semestre, saisonnièrement le plus important, le recul des résultats au cours de la première moitié de l'année (malgré une hausse des ventes) déçoit les opérateurs.

De janvier à juin, le groupe issu du rapprochement entre Fnac et Darty en 2016 a enregistré un chiffre d'affaires de 3,285 milliards d'euros, en progression de 2,6% à données comparables (+2,7% en publié) portée par l’ensemble des zones géographiques et le digital. L'effet des troubles liés au mouvement des gilets jaunes en France qui avait encore marqué le premier trimestre s'est atténué ensuite au cours du semestre, indique le groupe, faisant état d'une croissance globale de 2,1% sur la région France-Suisse à fin juin - avec notamment un bonne croissance de l’électroménager, portée par la dynamique des ventes de ventilateurs et climatiseurs engendrée par la vague de chaleur de juin. En péninsule Ibérique, le chiffre d’affaires semestriel a progressé de 1,7% tandis qu'il a bondi de 14,6% au Benelux avec une forte hausse de sa filiale BCC aux Pays-Bas tirée notamment par le partenariat avec Wehkamp.

Mais cette dynamique ne s'est pas répercutée au niveau des résultats, avec un résultat opérationnel tombant à 20,7 millions d'euros, contre 35 millions d'euros au premier semestre 2018, pénalisé par les charges de restructuration au Benelux (4 millions d'euros), le versement de la prime exceptionnelle d'activité en France (5 millions) et 9 millions liés à des restructurations, notamment de filiales de l’enseigne Darty, alors que le groupe a subi un effet périmètre qui a pesé sur les coûts pour plus de 10 millions.

De même, les frais financiers ont fortement augmenté (de 28,9 millions à 54 millions d'euros) du fait d'éléments non récurrents à commencer par le coût de refinancement de l'emprunt obligataire pour 27 millions d'euros (en contrepartie d'un allongement de la maturité et du coût moyen de la dette, soit environ 10 millions d'euros d'économies d'intérêts en année pleine) et l'application de la nouvelle norme IFRS 16 (pour 11,8 millions d'euros). Au bout du compte, le résultat net semestriel (part du groupe) tombe à 0,1 million d'euros, contre 10,9 millions sur les six premiers mois de 2018.

"Grâce aux efforts déployés ces six derniers mois, le groupe est parfaitement positionné pour relever les défis du second semestre, le plus important de l’année", a toutefois souligné le directeur général de Fnac Darty Enrique Martinez. L'entreprise, qui négocie par ailleurs le rachat de Nature & Découvertes, confirme également ses objectifs à moyen terme en visant "une croissance supérieure à ses marchés et une marge opérationnelle courante de 4,5% à 5%", en tenant compte de l’application de la norme IFRS 16.