(BFM Bourse) - Méconnue du grand public, cette société française n'est autre que le leader mondial des systèmes d'impression de cartes plastiques avec une présence dans 140 pays et plus de 90% de ses revenus à l'international. Mais le traitement réservé à l'action (-56% l'an dernier) en dépit d'un impressionnant historique de croissance rentable incite les dirigeants fondateurs à lancer une OPA pour retirer le titre de la cote.

Carte de fidélité, d'abonnement, d'accès à un salon, pass Navigo ou même pièce d'identité ou carte bancaire: il est fort probable qu'au fond de votre portefeuille au moins l'un de ces rectangles de plastique ait été imprimé par Evolis, une société angevine rayonnant à l'international. Mais après avoir connu depuis son introduction un parcours boursier exemplaire, l'entreprise voit depuis quelques trimestres sa capitalisation malmenée. Sans besoin de financement (voilà de nombreuses années que l'activité est non seulement auto-financée mais permet de rémunérer les actionnaires), la société voit plus d'inconvénients que d'avantages à rester cotée. Les fondateurs et certains actionnaires historiques vont donc lancer une OPA (offre publique d'achat) à 30 euros par action, un prix supérieur de 60% au plancher atteint par l'action à l'automne dernier.

Evolis conçoit, fabrique et commercialise une gamme de systèmes d’impression de cartes plastiques permettant à l'émetteur de délivrer instantanément des cartes personnalisées (le cas échéant encodées et sécurisées, à piste magnétique, à puce sans contact etc.) : badges d’accès, titres de transport, cartes d’étudiant, cartes de paiement, permis de conduire, carte de fidélité etc.

Fondée en décembre 1999, Evolis a lancé sa première imprimante sur le marché en juin 2000. Depuis la firme n'a jamais cessé d’investir et d’étoffer son offre, et développé son activité commerciale et ses parts de marché. Etats-Unis en 2005, Asie en 2006 (via Singapour, puis Shanghai en 2009), la firme a réussi à augmenter ses revenus chaque année depuis sa création à l'exception de 2009, l'année de la grande récession mondiale consécutive à la crise financière. Fondée sur le renouvellement de consommables d'impression, l'activité dégage en outre une rentabilité opérationnelle de l'ordre de 16% en rythme de croisière.

Mais depuis quelques années, le marché de l'entreprise se relève "mouvant et plus incertain", avec un pilotage de l'activité devenant plus difficile et moins prévisible. Si Evolis demeure bénéficiaire, la rentabilité a nettement diminué l'an dernier notamment et le cours de Bourse s'en est ressenti. Après un sommet à 48,80 euros à l'été 2017 (plus de quatre fois son prix d'introduction, sans compter les dividendes) le titre a connu une baisse de plus en plus marquée courant 2018 pour tomber à moins de 19 euros à l'automne dernier.

"Dans un contexte où il n’est plus envisagé de recourir au levier boursier à l’avenir, la forte volatilité du cours de bourse pénalise [...] la notoriété d’Evolis et perturbe les relations avec ses clients, ses salariés et partenaires à défaut d’être un gage de pérennité et de stabilité", indique la société dans un communiqué. En outre, le management qui a engagé un programme d’investissements important et souhaite pouvoir se consacrer pleinement aux problématiques de développement de la société.

Les actionnaires de référence d'Evolis (dont les fondateurs et principaux dirigeants Emmanuel Picot, Cécile Belanger, Serge Olivier, Didier Godard et Yves Liatard et certains actionnaires historiques) ont donc pris la décision de réunir leurs parts au sein de la société Cedys & co, qui détiendra donc 62,97% du capital, et de lancer une OPA sur le solde. Si les conditions pour ce faire sont réunies à l'issue de l'offre, Cedys compte procéder au retrait obligatoire.

Le prix offert dans le cadre tant de l’offre publique d’achat que du retrait obligatoire éventuel sera de 30 euros par action, en numéraire, l'équivalent de la valeur par action retenue pour les opérations d’apport des personnes susmentionnées à Cedyset (sous réserve de la conclusion des travaux de l’expert indépendant et de la décision de conformité de l’AMF).

Suspendue depuis mercredi, la cotation des actions Evolis reprendra vendredi, dans l'attente de la communication du calendrier prévisionnel de l'offre.