(BFM Bourse) - La banque allemande a dégradé sa recommandation sur l'opérateur boursier paneuropéen "d'achat" à "conserver" et a réduit significativement son objectif de cours. Selon elle, le titre manque de catalyseurs et la dynamique de ses résultats financiers reste négative.
Dans un marché qui voit rouge ce jeudi en début de séance, Euronext souffre encore davantage. L'action de l'opérateur boursier paneuropéen abandonne 3,1% en début de séance ce jeudi vers 10h20 quand le SBF 120 perd 1,4%.
Le groupe pâtit d'une dégradation de la part de Deutsche Bank qui a revu son opinion passant d'"acheter" à "conserver" avec un objectif de cours ramené à 69 euros contre 103 euros précédemment.
Depuis plusieurs années, Euronext a mené une importante politique de croissance externe, avec le rachat des Bourses de Dublin, Oslo et plus dernièrement de Milan. Dans un secteur où les effets d'échelles sont importants, cette politique a permis au groupe de se renforcer en termes de tailles mais aussi de diversifier ses revenus, notamment dans les obligations souveraines et les activités post-négociations via le rachat de la place milanaise.
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Une diversification appréciée
Bien que négative, la note de Deutsche Bank loue, dans un premier temps, ces initiatives stratégiques. "Euronext a fait du bon travail pour développer et diversifier ses activités au cours de la dernière décennie", apprécie l'établissement. Ses revenus ont ainsi été multipliés par trois depuis son introduction en Bourse, en 2014.
Toutefois, les activités de négoce d'actions au comptant et les métiers liés tels que la compensation ou la conservation et le règlement de titres, demeurent encore importants pour le groupe "et explique pourquoi ses revenus restent volatiles", souligne la banque. "En raison de la faiblesse actuelle du marché, nous prévoyons un nouveau trimestre de recul" que ce soit au niveau des revenus que des bénéfices, poursuit l'établissement en évoquant les résultats à venir du deuxième trimestre.
Deutsche Bank juge également que le dossier Allfunds a "causé de la confusion". Au début d'année, Euronext avait formulé une offre indicative pour racheter cette société espagnole spécialisée dans la distribution de fonds d'investissement. Selon Allfunds, l'offre indicative s'élevait en valeur des fonds propres à 5,52 milliards d'euros.
Le marché s'était alors inquiété de cette opération potentielle, en raison du montant mais aussi d'une logique stratégique qui ne sautait alors pas aux yeux dans la banque Jefferies à l'époque. Mais Euronext avait rapidement retiré cette offre, renonçant ainsi à acquérir Allfunds.
Un manque de cibles pertinentes
"L'offre indicative d'Euronext sur Allfunds a pris de nombreux investisseurs au dépourvu, compte tenu de la taille de la cible, de l'absence de synergies et d'une relution probablement difficile. Mais cela aurait été la voie rapide pour améliorer le 'mix' de revenu et le profil croissance du groupe, selon nous", développe Deutsche Bank.
Au-delà de cet épisode précis, Deutsche Bank considère, sur le plan de la croissance externe, que l'endettement d'Euronext "reste une contrainte pour des rachats potentiels (d'entreprises) et des rachats d'actions, ce tout comme le manque de cibles attrayantes". En conséquence, la banque allemande n'attend de grande opération qui pourrait améliorer le profil boursier de la société.
En conclusion, Deutsche Bank ne voit pas beaucoup de catalyseurs à court terme pour le titre et anticipe une dynamique négative au niveau de ses résultats. L'établissement n'est donc plus à l'achat malgré la valorisation attrayante du groupe, à 11,5 fois le bénéfice par action attendu pour 2024.
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