(BFM Bourse) - L'opérateur de la Bourse de Paris a décidé de retirer son offre indicative pour racheter cette société espagnole spécialisée dans la distribution de fonds.
Euronext préfère arrêter les frais plutôt que de surpayer. L'opérateur boursier paneuropéen, qui gère les Bourses de Paris, Milan, Oslo, Bruxelles, Lisbonne, Amsterdam et Dublin, avait indiqué la semaine dernière avoir soumis une offre indicative au conseil d'administration d'Allfunds, société espagnole spécialisée dans la distribution de fonds d'investissements.
Selon Allfunds, cette offre avait été soumise sur la base d'un prix de 8,75 euros par action, ce qui se serait traduit par un montant total de 5,52 milliards d'euros (en valeur des fonds propres).
Euronext, comme les autres grands opérateurs boursiers, est à l'affut de cibles pour participer à la consolidation de son secteur, qui est avant tout une industrie de coûts fixes, permettant d'importantes économies d'échelle et donc des synergies.
Une offre "inadéquate"
Mais le groupe ne peut se permettre de surpayer ses acquisitions. Dans un très bref communiqué publié ce mercredi, l'opérateur boursier a annoncé avoir informé le conseil d'administration d'Allfunds qu'il retirait son offre portant sur 100% du capital de la société espagnole.
Le groupe paneuropéen n'a pas davantage fait de commentaire. Mais Allfunds dans son propre communiqué précise que la proposition d'Euronext était "inadéquate", donc probablement pas assez élevée.
A la Bourse de Paris, les investisseurs respirent, l'action Euronext prenant 5,2% vers 9h45, l'une des plus fortes hausses du SBF 120.
Le marché n'avait guère apprécié l'appétit de l'entreprise pour Allfunds, eu égard à la taille de l'opération à une potentielle dilution, l'offre indicative d'Euronext incluant, selon Allfunds une potentielle augmentation de capital pour offrir une composante en titres. L'action avait perdu plus de 11% en deux séances à la suite des annonces d'Euronext.
Un manque de rationnel stratégique ?
Jefferies souligne dans une note que les investisseurs "ont, à juste titre selon nous, soutenu la direction d'Euronext dans sa volonté d'entreprendre des fusions et acquisitions, compte tenu de son expérience réussie en matière d'intégration des opérations et de la réalisation régulière de synergies de coûts".
Or l'offre indicative pour Allfunds "ne partageait pas, à première vue, les nombreuses caractéristiques qui ont contribué à cette réputation, laissant les investisseurs s'interroger sur la logique stratégique de l'opération", pointe la banque.
"Il existe encore un certain nombre d'opérations potentiellement transformatrices qu'Euronext pourrait poursuivre - dès qu'elles seront disponibles - et qui seraient susceptibles de recevoir une forte approbation des actionnaires", juge néanmoins Jefferies.
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