(BFM Bourse) - Le groupe énergétique a publié des résultats en légère baisse, avec toutefois une bonne performance de la division Gems (Global Energy Management & Sales). L'action recule néanmoins.

Le marché accueille sans entrain les résultats d'Engie, la dernière société du CAC 40 à livrer une publication au titre du premier trimestre, cette saison. Vers 11h10, l'action du groupe énergétique recule sans vraiment chuter, perdant 1,6%, ce qui constitue le quatrième plus important repli du CAC 40.

Sur les trois premiers mois de l'année, Engie a généré un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros, en repli de 24,9% en données comparables.

Le groupe a toutefois limité la baisse de son résultat opérationnel à 1,2% pour un total de 4,17 milliards d'euros. Morgan Stanley apprécie cette performance soulignant que "la base de comparaison était difficile".

Hors activités nucléaires, le résultat opérationnel s'est inscrit à 3,7 milliards d'euros, en baisse de 3,7% en données comparables, en ligne avec les attentes de la banque UBS (3,73 milliards d'euros).

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Les renouvelables en forme

Cette ligne de compte a notamment été portée par les énergie renouvelables dont le résultat opérationnel a atteint 712 millions d'euros, en hausse de 4,3% en données comparables. Le groupe cite "de très bonnes conditions hydrologiques en France et au Portugal au premier trimestre 2024", et "la contribution des capacités nouvellement ajoutées aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Europe".

La division "Flex Gen" (production thermique, déssalement d'eau de mer, ventes d'électricité et de gaz aux particuliers, production d'énergie, stockage par batteries) a, elle, vu son résultat opérationnel progresser de 21,3% en données comparables à 637 millions d'euros.

A contrario, la division "infrastructures", qui inclut les réseaux de distribution et transport de gaz, avec GRDF, a accusé une baisse de 14,3% en données comparables, à 779 millions d'euros, en raison d'une baisse des volumes.

Des "gems" qui brillent...

La division "Gems", pour "global energy management & sales", qui englobe le trading, la fourniture et gestion des risques d'actifs énergétiques, a accusé une baisse de 9,2% en données comparables à 1,46 milliard d'euros. Via cette division, la société établit par exemple des contrats d'achats de long terme pour ses clients professionnels et/ou élabore pour eux des stratégies de coût du risque.

Des éléments exceptionnels ont porté le résultat de cette division avec un impact d'environ 1 milliard d'euros. En dehors de ces éléments non récurrents, le résultat opérationnel s'établit à 500 millions d'euros, lesté par la "normalisation des conditions de marché" et la baisse de la volatilité inhérente, qui a pu pénaliser les activités de trading.

Toutefois, Morgan Stanley souligne que cette division "Gems" a signé "une performance très robuste" qui pourrait amener le consensus à revoir ses prévisions.

Engie a confirmé tabler sur un résultat opérationnel sous-jacent pour "Gems" de 2 milliards d'euros cette année, "ce qui est une très forte performance à nos yeux", souligne Oddo BHF.

"Les chiffres sont bons et même plus fort qu'attendu dans la division Gems qui a dégagé 1,5 milliard d'euros de résultat opérationnel (dont 900 millions d'euros d’exceptionnel)", juge Pierre-Alexandre Ramondenc, analyste chez le bureau d'études indépendant AlphaValue.

... Mais qui n'ont pas la cote

"Toutefois le marché n'aime pas vraiment cette division Gems car elle regroupe des activités très diverses, notamment le trading, et qu'elle est ainsi très difficile à modéliser. Cette division ne bénéficie pas d'une récurrence des revenus et d'ailleurs la direction a bien signalisé qu'il y aurait une normalisation de cette activité, avec une cible de deux milliards d'euros cette année et 1,5 milliard à moyen terme", poursuit-il

"Par ailleurs, la baisse du titre Engie peut aussi être due à des revenus un peu juste dans la division infrastructure, c'est-à-dire GRDF, avec la distribution de gaz. Le groupe explique avoir été pénalisé par des conditions météo douces cet hiver. Ce qui a pesé sur les revenus avec moins de transit de gaz et donc de commissions prises par Engie", estime l'analyste.

"Enfin, rappelons que l'activité renouvelables, chez Engie comme ailleurs, n'a pas la cote auprès du marché, notamment en raison de la hausse des taux", conclut-il.

Concernant ses perspectives, Engie a confirmé attendre pour cette année, un résultat opérationnel, hors nucléaire, entre 7,5 milliards et 8 milliards d'euros, ainsi qu'un résultat net récurrent comprise entre 4,2 milliards et 4,8 milliards d'euros.