(BFM Bourse) - L’exploitant de maisons de retraite bondit ce mercredi après avoir déjà enchaîné plusieurs hausses probantes sur les séances précédentes. Les analystes avancent des informations de presse sur un investissement de la Caisse des dépôts ou encore l'anticipation d’un potentiel rebond pour tenter d’expliquer ce mouvement.
Une nouvelle fois, Orpea connaît une volatilité impressionnante. L’exploitant de maisons de retraite dans la tourmente depuis la parution du livre-enquête Les Fossoyeurs voit son cours de Bourse bondir de 15% ce mercredi, vers 14h40. Cette forte progression fait suite à deux hausses de plus de 7% sur les deux dernières séances.
Sur l’ensemble du début de 2023, le titre regagne plus de 40% à 8,66 euros. Comme lors de précédents cas de figure, cette reprise de l’action s’avère difficile à décrypter.
"L’action aujourd’hui peut éveiller l’intérêt des investisseurs ‘retail’ [particuliers, NDLR]. Et depuis le début de l’année, il semble s’installer une impression sur le marché que les derniers seront les premiers, que les mauvais élèves boursiers en 2023 peuvent prendre leur revanche. Pourtant, la situation est loin d’être claire sur le dossier Orpea", estime un intermédiaire financier.
Un plongeon de plus de 90% l'an passé
L’exploitant de maisons de retraite a accusé l’an passé la plus forte baisse du SBF 120, avec une chute du cours de plus de 90%. Si bien que malgré le récent mouvement de hausse, la capitalisation boursière s’élève à peine à 560 millions d'euros, environ la moitié de celle de son rival Korian. Et près de vingt fois moins que sa dette, de plus de 9 milliards d’euros.
"Les informations de presse faisant part de l’intérêt de la Caisse des dépôts pour investir dans le groupe ont probablement été interprétées positivement par le marché. De plus, le mouvement de hausse peut être amplifié par des rachats de short [c’est-à-dire des vendeurs à découvert qui achètent le titre pour déboucler leur position, NDLR]", considère de son côté un analyste.
Dans un article publié vendredi, Les Echos ont rapporté que la Caisse des dépôts et consignation (CDC), était prête, en collaboration avec des investisseurs institutionnels, à apporter "au moins la majorité du milliard et demi d'euros espéré par le groupe d'Ehpad".
L’institution et ses alliés exigeraient en contrepartie d’obtenir la majorité de la représentation au sein du conseil d’administration de la société. Toutefois, Les Echos indiquent également que les exigences de la CDC s’opposeraient à la principale alliance de créanciers non bancaires d’Orpea, avec d’importantes divergences sur la valorisation du groupe, la répartition du capital et le modèle économique de l’entreprise.
Contacté par BFM Bourse, Orpea n’a pas fait de commentaire. La CDC, pour sa part, n’a pas commenté l’article des Echos mais a rappelé sa ligne adoptée en novembre. La Caisse des dépôts posait alors comme préalables un assainissement du bilan du groupe ainsi qu’un changement complet des pratiques avant de se positionner sur le dossier Orpea.
Miné par l'inflation de ses coûts et lesté par sa lourde dette, l'exploitant de maisons de retraite a récemment annoncé une restructuration financière de grande ampleur. Ce plan prévoit des levées de fonds de près de 6 milliards d’euros, dont environ 600 millions d’euros de nouvelles dettes garanties sur des actifs et plus de 5 milliards d’euros de capital. Une recapitalisation qualifiée de "titanesque" par l’analyste du bureau d'études indépendant AlphaValue, Yi Zhong, dans une note publiée en novembre, et qui se traduira par une dilution "massive" pour ses actionnaires.
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