(BFM Bourse) - Le spécialiste de la blanchisserie industrielle a annoncé en fin de semaine dernière l'acquisition du groupe Wäscherei Bodensee, une initiative qui lui permet de muscler son réseau en Suisse. Malgré ces initiatives ciblées, Elis souffre encore d'un gros retard en Bourse.
Fidèle à sa stratégie, Elis joue pleinement la carte des petites acquisitions ciblées, dites "bolt-on" pour se renforcer dans les pays où le groupe est présent. Le spécialiste de la blanchisserie industrielle a ainsi annoncé vendredi soir après la clôture des marchés l'acquisition du groupe Wäscherei Bodensee, en Suisse.
Cette entreprise propose des services de location-entretien de linge plat, principalement à une clientèle dans le secteur de la santé (hôpitaux et maisons de retraite) et en hôtellerie-restauration. Elle dispose de deux blanchisseries dans le centre et l’Est du pays et emploie actuellement 220 personnes.
Une nouvelle acquisition ciblée
Elis précise que l’équipe dirigeante de Wäscherei Bodensee restera en place afin d’accompagner le développement de l’activité. "Il s’agit à nos yeux d’une opération bolt-on assez notable", explique Julien Thomas, analyste chez TP ICAP Midcap.
En 2024, Wäscherei Bodensee a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 27 millions d’euros et Elis précise que cette acquisition sera consolidée dans les comptes à partir du 1er janvier 2025, de façon rétroactive. Cette nouvelle emplette permettra de renforcer le réseau d’Elis en Suisse, et enrichira le portefeuille clients sur le secteur de la santé dans le pays
"Nous estimons qu’avec cette acquisition, Elis devrait pouvoir faire passer sa part de marché locale de 25% à 33% et atteindre ainsi un large leadership", poursuit Julien Thomas.
Le groupe continue donc de tisser sa toile à travers l'Europe, par le biais de petites acquisitions ciblées.
En décembre, Elis a annoncé l'acquisition de Ernst, un spécialiste allemand de la location-entretien sur le marché du Linge Plat s'adressant principalement à une clientèle en hôtellerie-restauration et en santé, et qui a réalisé 17 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Un mois avant, Elis avait annoncé l’acquisition de Carsan en vue de se renforcer sur le marché espagnol de l'hôtellerie-restauration.
A la Bourse de Paris, cette annonce laisse le marché indifférent. Le titre Elis évolue en baisse de 1,3%.
Une très forte décote de valorisation?
Elis évolue dans un secteur qui a vocation à être animé par d'importants mouvements de consolidation. La semaine dernière, le groupe spécialisé dans la location et l'entretien d'uniformes Cintas a formulé une offre à 275 dollars par action pour racheter son concurrent américain Unifirst. Ce prix représentait alors une prime de 60% par rapport au cours de clôture du lundi 7 janvier.
"Cette offre valorise Unifirst 37 fois les bénéfices attendus pour 2025 (source Factset) et donne une idée de la prime conséquente qu’aurait dû concéder Elis pour entrer sur le marché américain, velléité qui nous semble désormais éteinte", rappelle TP ICAP Midcap dans une note publiée le 8 janvier dernier.
Unifirst s'était retrouvé dans le viseur d'Elis à l'automne dernier, avant que le groupe français ne rebrousse chemin. Elis avait aussi pris langue en septembre avec l'américain Vestis en vue d'un potentiel rapprochement. Là aussi, le groupe français avait jeté l'éponge. Les opérateurs avaient alors accueilli, avec un enthousiasme non dissimulé, l'abandon de ces deux potentiels projets de rapprochement, . Les investisseurs redoutaient que ce acquisition, notamment celle de Vestis, ne soient trop grosses pour le groupe français.
L'offre qui avait été formulée par Cintas pour s'offrir son concurrent Unifirst, souligne la très nette décote de valorisation d'Elis en Bourse, signale TP ICAP Midcap. "Le titre Elis souffre d’une décote de 60% par rapport à la valorisation implicite de Unifirst en dépit de fondamentaux presque similaires", avance Julien Thomas.
"Elis vise une croissance de +4% par an portée par un 'pricing power' (pouvoir de fixation des prix, NDLR) avéré depuis 2022 permettant au groupe de facturer l’inflation et ses marges à ses clients, avec 2-3% par an d’effets-volume à la faveur de gains d’externalisation notamment auprès des SMEs (petites et moyennes entreprises, NDLR), de l'industrie et des zones les moins matures (Europe du Sud, Amérique Latine), de ventes croisées et du développement de niches très dynamiques (Ultra-propre, Pest Control)", énumère l'analyste.
Or depuis novembre, l’action a chuté de 20% affectée notamment par les atermoiements politiques en France (30% de l’activité) et la relative faiblesse du tourisme, note le bureau d'études. Malgré ces vents contraires, la société a confirmé ses objectifs en marge de la publication de son point d'activité du troisième trimestre.
Pour 2024, la société table sur une croissance organique du chiffre d'affaires entre 5,2% et 5,5%, une marge d'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) entre 35,2% et 35,5% et un résultat net courant par action au-dessus de 1,75 euro sur une base diluée.
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